[03/03/2013 15:35:26] BERLIN (AFP) Le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn insiste sur l”‘importance systémique” au sein de la zone euro de Chypre qui pourrait être conduit à en sortir faute d’une aide financière européenne, dans un entretien au journal Spiegel qui doit être publié lundi.
“Même si vous venez d’un grand pays européen, vous devez savoir que chaque membre de la zone euro a une importance systémique”, affirme M. Rehn interrogé par l’hebdomadaire pour savoir si le pays avait besoin d’un plan de sauvetage.
“Si Chypre se trouvait en faillite de façon désordonnée, le résultat serait quasiment certainement une sortie de la zone euro”, ajoute-t-il.
Interrogé sur le même dossier par le journal Tagesspiegel dimanche, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schauble, affirme que le problème chypriote n’est “pas facile à régler”, mais il estime qu’une solution “appropriée” doit être trouvée.
Selon lui, pour bénéficier du Mécanisme européen de stabilité (MES), il faut disposer d’une justification “claire et solide”. “Nous sommes dans l’attente” de ces éléments, a-t-il ajouté, jugeant qu’il y avait “des arguments” pour considérer que Chypre a “une importance systémique”.
Le nouveau président de Chypre, Nicos Anastasiades, doit prendre ses fonctions jeudi, avec pour tâche principale de négocier un plan de sauvetage crucial pour l’île méditerranéenne, au bord de la faillite.
L’avenir s’annonce en effet sombre pour l’île: après une contraction de 2,3% de l’économie en 2012, les dernières prévisions de la Commission européenne évoquent une nouvelle baisse en 2013 (-3,5%), sans perspective de reprise avant 2016, et le chômage a plus que doublé en 18 mois pour atteindre 14,7%.
Son ministre des Finances doit d’ailleurs participer lundi à la réunion de l’Eurogroupe, qui doit aborder les conditions d’un plan d’aide pour Chypre, estimé à 17 milliards d’euros, dont jusqu’à 9 milliards pour renflouer les banques plombées par leur exposition à la dette grecque.
Avant de mettre la main à la poche, l’Union européenne et le Fonds monétaire international souhaitent obtenir des garanties sur la “viabilité” de la dette chypriote, instruits par les vicissitudes du programme d’aide accordé en 2012 à la Grèce.