éputés japonais (Photo : Jiji Press) |
[04/03/2013 06:57:29] TOKYO (AFP) Le candidat du gouvernement pour prendre la tête de la banque centrale du Japon (BoJ), Haruhiko Kuroda, a promis lundi lors d’une audition devant des députés qu’il ferait le maximum “pour vaincre la déflation” s’il est confirmé par le Parlement.
M. Kuroda est intervenu devant les députés, réunis en comité restreint, pour la première fois depuis que le Premier ministre de droite, Shinzo Abe, l’a désigné pour prendre les rênes de la BoJ, que l’actuel gouverneur va quitter le 19 mars.
“Ma position est de faire tout ce qui est possible pour vaincre la déflation”, a-t-il déclaré, évoquant l’éventualité de sa confirmation, nécessaire, par chacune des deux chambres du Parlement.
Agé de 68 ans, M. Kuroda préside actuellement la Banque asiatique de développement.
Le Japon est englué depuis une quinzaine d’années dans la déflation, un phénomène de baisse des prix qui bride l’activité de la troisième puissance économique mondiale, actuellement en récession.
Sous la pression du gouvernement, la BoJ a récemment élevé à 2% son objectif d’inflation annuel, contre 1% auparavant.
“Si je suis nommé, ma tâche principale sera d’atteindre cet objectif dès que possible”, a souligné M. Kuroda, selon des propos rapportés par l’agence Jiji et d’autres médias.
Pour ce faire, il dit “avoir l’intention de prendre des mesures d’assouplissement monétaire audacieuses sur une durée d’environ deux ans”, espérant que l’inflation aura atteint le niveau désiré dans ce laps de temps.
Lorsqu’elle a adopté cet objectif de 2%, la BoJ a simplement expliqué vouloir y parvenir “dès que possible”, sans fournir d’échéancier plus précis.
Pour lutter contre la déflation, la banque centrale procède à des achats d’actifs financiers sur le marché, notamment des obligations de l’Etat japonais et des bons du trésor. Elle a régulièrement élevé l’enveloppe totale qu’elle consacre à ce programme, la portant en décembre à 101.000 milliards de yens (830 milliards d’euros).
“La taille et les cibles du programme actuel d’achat d’actifs de la BoJ sont insuffisants”, a jugé M. Kuroda à ce propos, signifiant qu’il pourrait vite augmenter l’ampleur de cet outil central d’assouplissement monétaire.
A partir de janvier 2014, ce système d’achats d’actifs sera modifié pour passer à un forfait mensuel de 13.000 milliards de yens et le candidat a laissé entendre qu’il pourrait avancer le passage à ce nouveau système dans le courant 2013.
Il a aussi prévenu qu’il pourrait augmenter la maturité des obligations d’Etat achetées par la banque.
M. Kuroda a par ailleurs souligné que l’assouplissement monétaire de la BoJ “ne visait pas à affaiblir la monnaie” japonaise, au moment où la politique des autorités nippones suscite des grincements de dents à l’étranger.
Depuis le mois de novembre, le yen s’est fortement déprécié face au dollar et à l’euro, des investisseurs spéculant sur une accentuation des mesures d’assouplissement monétaire de la BoJ.
Cette dévaluation de fait de la monnaie nippone soulage les groupes exportateurs nippons mais chagrine leurs homologues européens qui risquent d’être concurrencés par des produits nippons plus compétitifs.
Sur la question des taux de change, M. Kuroda a par ailleurs insisté sur le fait que la responsabilité en incombait au gouvernement et non à la banque centrale.
Le Parlement devrait se prononcer à la mi-mars sur sa nomination à la tête de l’institut d’émission.