çais des Finances, Pierre Moscovici, le 4 mars 2013 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[04/03/2013 20:44:08] BRUXELLES (AFP) La France ne prévoit pas de plan d’ajustement supplémentaire en 2013 pour réduire le déficit de ses finances publiques, a indiqué lundi le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, à l’issue d’une réunion avec ses homologues de la zone euro à Bruxelles, tout en insistant sur l’engagement de Paris à revenir “sous les 3%” en 2014.
“Nous ne prévoyons pas de plan d’ajustement supplémentaire pour 2013”, a dit M. Moscovici, interrogé sur le déficit de la France. Selon les dernières prévisions de la Commission européenne, la France devrait voir son déficit public déraper en 2013 à 3,7% du PIB au lieu des 3% prévus.
“Les règles doivent exister, mais il faut en faire un usage qui ne casse pas les ressorts de la croissance”, a expliqué le ministre français. “C’est la raison pour laquelle nous ne voulons pas ajouter l’austérité à la récession”. Un ajustement supplémentaire “serait une très mauvaise chose pour l’économie française”, a-t-il insisté. “Nous serons amenés à demander un prolongement du délai du retour à 3%”, a-t-il dit.
En revanche, “en 2014, nous nous engageons à être sous les 3% et pour cela il faudra des réformes structurelles”, a ajouté le ministre. Il n’a pas donné d’objectif chiffré plus précis, expliquant qu'”aucun chiffre n’a été évoqué” avec le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.
Interrogé récemment, ce dernier n’a pas exclu de repousser à 2014 l’objectif d’un déficit à 3% pour la France. Lundi soir, il a rappelé que “le pacte de stabilité et de croissance n’est pas stupide” et peut être assoupli lorsque des pays font face à des difficultés économiques exceptionnelles.
M. Moscovici a salué cette position, soulignant qu’il ne s’agissait “pas d’indulgence”. “Je ne la demande pas”, a-t-il dit, car “ce serait une mauvaise chose” et cela reviendrait à “appeler au laxisme”. Mais les règles européennes doivent comporter une dose de “flexibilité”, ou plutôt une “interprétation intelligente”, a-t-il fait valoir.
“S’il n’y a qu’un ressenti d’austérité, on peut produire des votes extrêmes préjudiciables à la stabilité européenne”, a-t-il ajouté.