[05/03/2013 14:17:40] PARIS (AFP) Le marché mondial de l’art est parvenu à progresser de 6,1% en 2012, grâce au dynamisme de la place de New York, la Chine enregistrant en revanche un recul de ses ventes aux enchères d’oeuvres d’art, a annoncé Artprice, en exclusivité à l’AFP.
L’artiste Andy Warhol est redevenu numéro un en 2012 au hit parade des enchères mondiales, supplantant le Chinois Zhang Daqian et Pablo Picasso, tandis que Gerhard Richter se hisse à la cinquième place, selon Artprice.
Pour son étude annuelle à paraître le 7 mars, la société française Artprice, numéro un mondial des données sur le marché de l’art, s’est alliée pour la première fois au groupe chinois Artron, dont la filiale AMMA (Art Market Monitor of Artron) concentre les statistiques sur le marché de l’art chinois.
La société lyonnaise s’est aperçue que ses propres chiffres 2011 sur la Chine étaient un peu sous-estimés tandis que ceux d’Artron étaient nettement surestimés notamment en raison d’un très fort taux d’impayés et de l’absence de réglementation, indique Artprice.
“Cette alliance nous a apporté une meilleure connaissance du marché chinois et nous avons notamment découvert plus de 330 maisons de vente dont nous ignorions l’existence”, explique Thierry Ehrmann, président-fondateur d’Artprice.
Après un bond de 21% en 2011, les ventes aux enchères publiques de “Fine art” (peintures, sculptures, dessins, photographie, estampes) dans le monde ont atteint 12,27 milliards de dollars en 2012, selon le bilan coédité par Artprice et Artron et intitulé “Un dialogue entre Est et Ouest”.
La Chine (Hong Kong compris) est restée de loin le numéro un mondial du marché de l’art en 2012, avec 41% de part de marché, mais le produit de ses ventes aux enchères de “Fine art” a baissé par rapport à 2011, s’établissant à 5,07 milliards de dollars.
Les chiffres d’Artron faisaient état de 9,09 milliards de dollars de ventes de Fine Art en Chine en 2011 alors que Artprice les avait évalués à 4,79 milliards.
Un grand écart qui n’existe plus en 2012, les chiffres des deux sociétés convergeant désormais, selon M. Ehrmann.
Leader du marché depuis 2010, la Chine a connu “son premier décrochage après trois ans de croissance en flèche”, “sur fond de tarissement des liquidités et de défiance” des acheteurs, relève Artprice.
La Chine a connu en 2012 son “pire taux d’invendus depuis cinq ans, avec 53,9% d’oeuvres ravalées en Chine contre 37% en Occident”, pointe Artprice, selon lequel il y a eu un “assainissement général du marché chinois, notamment face aux prix artificiellement gonflés de ces dernières années”.
En 2012, seules sept oeuvres se sont vendues plus de 10 millions de dollars en Chine, soit quinze de moins qu’en 2011.
Vitalité de New York
à la Neue Nationalgalerie à Berlin (Photo : Gerard Julien) |
Globalement, le marché occidental (Amérique, Europe, Australie, Nouvelle-Zélande) a progressé de 5,5%, avec des ventes totalisant 7,2 milliards de dollars.
Les Etats-Unis, qui conservent la deuxième place du marché mondial de l’art, ont vu leurs ventes aux enchères bondir de 21% à 3,34 milliards de dollars. Portée par la grande vitalité de New York, qui réalise 95% des ventes en valeur du pays, la part de marché américaine s’est accrue, passant de 23,5% en 2011 à 27% en 2012.
En revanche, le marché de l’art a baissé en Europe, engoncée dans une crise économique profonde.
Le Royaume-Uni demeure numéro trois du marché mondial, avec 2,17 milliards de dollars de recettes annuelles (-2,9% par rapport à 2011). Sa part de marché mondial s’effrite un peu, à 18%, dans la foulée de la crise de la City.
La France est toujours numéro quatre mais très loin derrière. Les ventes aux enchères se sont contractées de 3,4% à 505 millions de dollars (contre 521 millions un an plus tôt). Sa part de marché est de 4%.
L’Allemagne voit ses ventes aux enchères reculer de 13% à 188,2 millions de dollars. En Suisse, la baisse est de 18% à 129,6 millions d’euros.
A l’autre bout du monde, l’Australie voit ses ventes progresser de 10% à un niveau encore modeste de 82 millions de dollars, grâce notamment à l’art aborigène.