«Il faut procéder à la réforme de notre système financier et l’application des normes de Bâle II, sinon on ne saura pas vers quelle catastrophe on ira». C’est en fait le mot d’ordre qui a été relayé par les experts économiques et financiers présents lors du symposium de l’innovation bancaire organisé mardi 5 mars 2013 à Tunis par Microsoft dont le thème a porté sur l’«Innovation bancaire et Risk Management».
L’évènement a été animé dans sa première partie par l’expert financier Ezzeddine Saidane qui a présenté le cadre général de la gestion des risques au sein des établissements bancaires et la migration vers Bâle II. Il a rappelé brièvement que si le risque n’est pas géré, les états financiers sont faux, les dividendes distribués sont fictifs et la banque se trouve face au danger de faillite.
M. Saidane a ainsi invité la Banque centrale de Tunisie (BCT) à accélérer l’application des normes de Bâle II qui devraient remplacer les normes mises en place par Bâle I en 1988 et qui constituent un dispositif prudentiel destiné à mieux appréhender les risques bancaires et principalement le risque de crédit et les exigences en fonds propres.
La Tunisie demeure, dit-il, parmi les pays les plus en retard en matière d’application des normes de Bâle II. Pire encore, la dernière inspection faite par la BCT date de 2006, selon le récent rapport du FMI. «Ceci représente notamment un des facteurs qui ont impacté le rating de la Tunisie».
Pour Said Aidi, ex-ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, la prochaine décennie sera incontestablement charnière pour tout le système financier tunisien, ce qui nécessite une gestion optimale de l’information bancaire. «Un système d’information non maîtrisé amène à la non prise de décision et dont les conséquences seront sans aucun doute désastreuses à moyen terme. Une information maîtrisée est la clé de la réussite du secteur», a-t-il indiqué.
Côté innovation technologique bancaire, la société SMART Host, partenaire de Microsoft, a présenté à travers son directeur général, Walid Khouja, son tout dernier produit dédié au secteur financier, à savoir le logiciel de scoring qui se charge de l’analyse financière et de la simulation prévisionnelle. «La solution est destinée aux professionnels de la banque, de la finance et pour le conseil entreprise. Il permettra de prendre la décision de l’octroi du crédit en une seule minute. De plus, le délai moyen pour l’installation des équipements appropriés à cet outil ne dépasse pas un mois», a-t-il précisé.