Facebook : des changements ont poussé les membres à se dévoiler davantage

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Une illustration de Facebook (Photo : Joel Saget)

[06/03/2013 07:00:17] WASHINGTON (AFP) Les utilisateurs de Facebook se sont mis à partager, volontairement ou non, davantage d’informations personnelles après des changements de l’interface et de la politique de confidentialité du réseau social en 2009 et 2010, selon une étude sur plusieurs années publiée mardi.

L’étude, réalisée par des chercheurs de l’université Carnegie Mellon, et la première à utiliser des données remontant aux débuts de Facebook, montre qu’entre 2005 et 2009 les utilisateurs se montraient plus prudents dans la divulgation d’informations personnelles sur le réseau.

Cette tendance s’est inversée avec des changements introduits en 2009 et 2010 sur l’interface du réseau et ses réglages de confidentialité: les internautes se sont mis à partager davantage d’informations, parfois sans le savoir, y compris avec Facebook lui-même, les applications tierces et les publicitaires.

“Alors que les gens essayent d’avoir le contrôle de leurs informations personnelles, le réseau ne cesse de changer, affectant leurs décisions”, a commenté l’un des chercheurs, Alessandro Acquisti.

L’augmentation médiatisée des options offertes aux utilisateurs pour régler leurs critères de confidentialité “peut renforcer le sentiment de contrôle” de ceux-ci, mais aussi créer de la confusion chez certains d’entre eux et conduire à “une augmentation de la divulgation d’informations sensibles à des étrangers”, a relevé un autre chercheur, Ralph Gross.

“Ces résultats illustrent les difficultés auxquelles les utilisateurs des réseaux sociaux sont confrontés quand ils essayent de gérer leurs données privées en ligne, et la puissance qu’ont les opérateurs de ces réseaux pour influencer ce qu’ils dévoilent”, a commenté Fred Stutzman, également co-auteur de l’étude.

Un porte-parole du réseau social a de son côté mis en garde mardi soir contre les conclusions tirées d’une seule étude. “Des études indépendantes ont montré qu’une vaste majorité des utilisateurs de Facebook utilisent les instruments simples et puissants mis à leur disposition pour protéger leur confidentialité — qui leur permettent de contrôler les informations qu’ils partagent, et avec qui ils les partagent”, a-t-il déclaré dans un communiqué transmis à l’AFP.

L’étude s’est fondée sur les données des profils Facebook d’un panel de 5.076 utilisateurs.

Le réseau social compte aujourd’hui plus d’un milliard de membres, et s’est régulièrement retrouvé au coeur de polémiques à cause de sa politique de confidentialité et de protection des données.