ésident du groupe Bourbon, ici à Paris, le 28 avril 2008 (Photo : Eric Piermont) |
[06/03/2013 07:36:22] PARIS (AFP) Bourbon, fort de résultats au beau fixe en 2012, a annoncé mercredi qu’il allait céder des navires pour 2,5 milliards de dollars, et en conserver la maîtrise via une location de longue durée, une manoeuvre qui va lui permettre de se désendetter pour mieux préparer l’avenir.
Le groupe de services maritimes parapétroliers a réservé une surprise de taille pour ses résultats annuels, en dévoilant un nouveau plan d’action baptisé “Transforming for Beyond”. La principale mesure est un changement de cap stratégique en matière de structure financière.
Le groupe a en effet décidé de se séparer en 2013 et 2014 d’une partie de sa flotte de navires, pour 2,5 milliards de dollars (environ 1,9 milliard d’euros), et de les reprendre en location pour une période de 10 ans, sans option de rachat. Il disposera toutefois d’un droit de premier refus, autrement dit d’une possibilité de les racheter en cas de revente.
L’ancien groupe sucrier aux racines réunionnaises, qui s’est reconverti avec succès dans les services pétroliers depuis une décennie, consacrera l’essentiel de ses gains à son désendettement. Il vise une baisse “significative” de sa dette, qui autrement se maintiendrait autour de 2 milliards d’euros fin 2015.
“Ce projet nous permettra dès maintenant de préparer les stratégies de croissance de Bourbon au-delà de +Bourbon 2015+”, a souligné le président du groupe Jacques de Chateauvieux, lors d’une téléconférence.
Le groupe compte vendre autour de “80 à 85 navires” dans le cadre de cette opération (sur une flotte totale qui devrait dépasser 550 navires fin 2015), à “des investisseurs financiers, qui voient dans cette opération la possibilité d’acquérir les meilleurs navires du marché, avec des revenus sécurisés par des marchés porteurs”, a-t-il expliqué.
Bourbon n’a pas dévoilé pour le moment l’identité des acquéreurs. Les cessions interviendront en plusieurs tranches, en 2013 et 2014, et concerneront des navires soit neufs, soit récemment livrés, puisés parmi les différentes séries composant la flotte du groupe.
Cette opération va amener le groupe à ajuster certains objectifs de son plan d’action antérieur “Bourbon 2015”, avec un ratio excédent brut d’exploitation (Ebitda) sur chiffre d’affaires désormais attendu à 30% et non 45% en fin de période (puisqu’il faudra désormais en déduire les loyers).
L’objectif d’une croissance moyenne de 17% par an d’ici 2015 reste quant à lui inchangé.
Parallèlement, Bourbon va poursuivre l’expansion de sa flotte, en investissant 500 millions d’euros dans 41 nouveaux navires “dans les prochains mois”, soit le montant qu’il lui restait à engager dans le cadre des 2 milliards d’euros d’investissements qu’il avait prévus sur la période 2011-2015.
Cette annonce surprise a fait passer au second plan les résultats 2012 du groupe, qui ont par ailleurs confirmé son excellente forme. Le bénéfice net a été multiplié par six, à 41,9 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires (déjà annoncé) en progression de 17,7% à 1,19 milliard d’euros et un Ebitda en hausse de 35%.
Les perspectives restent également au beau fixe.
“Tout cela se fait dans un marché porteur, le prix du baril (de pétrole brut) favorisant les investissements des clients, et la demande dans les années qui viennent est prévue en forte croissance, alors qu’il y a moins de navires qui sortent des chantiers” sur la quasi-totalité des segments de marché, a commenté Christian Lefèvre, directeur général du groupe.
Les taux d’affrètement des navires “sont toujours bien orientés et nous sommes confiants (dans le fait) qu’il le resteront dans le futur”, et “nous sommes confiants sur la progression et l’amélioration de nos résultats dans les années qui viennent”, a-t-il ajouté, assurant que le groupe poursuivrait son développement très dynamique tant en Afrique qu’en Asie ou en Amérique centrale, Guyane et Caraïbes.