Chypre affirme être pressée de parvenir à un accord avec la zone euro

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à gauche, avec son homologue grec Dimitris Avramopoulos à Athènes, le 6 mars 2013 (Photo : Aris Messinis)

[06/03/2013 12:52:16] ATHENES (AFP) Le nouveau ministre chypriote des Affaires étrangères, Ioannis Kasoulides, a souhaité mercredi un accord rapide avec la zone euro sur le plan d’aide à son pays pour en “rétablir la réputation” ternie.

Avec la zone euro, “nous allons négocier avec sagesse” en vue d’un accord, “d’ici fin mars”, pour régler le problème du financement du pays, a indiqué le ministre, après une rencontre avec son homologue grec Dimitris Avramopoulos.

“La crise et l’incertitude ont duré trop longtemps, chaque jour qui passe crée d’autres retombées”, a-t-il relevé, mettant notamment en cause la “destruction de la bonne image de Chypre” pour cause d’articles de presse l’accusant de tolérer le blanchiment d’argent.

“L’heure est venue de rétablir notre réputation”, a-t-il insisté, au lendemain d’un engagement de la zone euro à mettre sur pied d’ici fin mars un plan d’aide pour Nicosie, après que le pays a montré des signes de bonne volonté en acceptant de se soumettre à un audit sur le blanchiment d’argent.

Sur cette question, “nous croyons que nous sommes au point”, si les contrôleurs mandatés par la zone euro “trouvent quoi que ce soit, qu’ils nous l’indiquent pour que nous le corrigions”, a ajouté le ministre, qui effectuait en Grèce sa première visite à l’étranger depuis l’arrivée au pouvoir de la nouvelle équipe conservatrice fin février.

M. Avramopoulos a aussi plaidé pour la mise en place “le plus vite possible” de l’aide financière européenne destinée à renflouer les deux principales banques chypriotes, plombées par la crise grecque.

Les négociations ont traîné pendant des mois, au vu des réticences du gouvernement sortant de gauche face aux mesures d’austérité réclamées par l’UE.

M. Kasoulides a par ailleurs exclu toute “responsabilité de la Grèce” dans la crise financière chypriote.

Il a au contraire mis en cause d’une part “les banques commerciales” chypriotes pour leur “expansion” en Grèce et leur spéculation sur les obligations grecques, et d’autre part la zone euro pour sa décision de procéder en 2012 à un effacement partiel de la dette souveraine grecque au prix de lourdes pertes pour les créanciers privés, dont les institutions financières chypriotes.

“Cette décision de +haircut+ crée des obligations morales” de la zone euro envers Chypre, a-t-il estimé, alors que certains Européens veulent rééditer l’opération grecque pour Chypre, ce à quoi Nicosie s’oppose.