égorie sur le marché, exposé à Tokyo le 8 février 2013 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[06/03/2013 15:42:40] GENEVE (AFP) La mode des petits crossovers s’est emparée du salon automobile de Genève, plusieurs constructeurs se lançant sur ce marché de niche promis à un bel essor en Europe, dans un marché automobile morose.
La marque française Peugeot y a dévoilé son modèle, le 2008, qui marque son arrivée sur ce segment.
“Il y a cinq ans, ce type de véhicules représentaient moins de 1% du segment B (des citadines ndlr) en Europe et ça pourrait monter à 10 ou 15% dès la fin de cette année avec la multiplication des offres”, indique le patron de la marque, Maxime Picat, à l’AFP.
Pour l’instant, un seul acteur est présent sur ce marché: le japonais Nissan et son Juke, lancé en 2010. Il s’agit d’un petit crossover, c’est-à-dire une citadine compacte dont la silhouette rappelle un petit 4×4.
Il en a écoulé l’an dernier 140.000 en Europe et “nous sommes leaders sur le segment”, explique un dirigeant de Nissan, John Martin.
Mais Nissan ne va pas rester seul bien longtemps. Outre Peugeot, le français Renault, l’américain General Motors via ses marques Chevrolet et Opel ou encore l’italien Fiat s’y lancent. “Ceci prouve le bien-fondé de notre stratégie”, estime M. Martin.
Après avoir été dénigrés pour leur consommation importante de carburants et leur aspect peu écologique, les faux 4×4 ont en effet de nouveau le vent en poupe.
Les clients apprécient leur petite taille, qui les rend faciles à garer en ville, combinée à un grand coffre et à une position de conduite plus haute que dans une voiture classique qui leur donne un sentiment d’une plus grande sécurité, expliquent les experts.
“Les consommateurs européens ne vont pas agrandir leur garage mais ils veulent avoir les capacités qu’offre un 4×4”, résume la présidente de Chevrolet en Europe, Susan Docherty.
Ces exigences se retrouvent dans le style et la conception des véhicules, avec des roues plus grandes, un bas de caisse surélevé et des sièges rabattables pour agrandir le coffre, avec seulement quelques centimètres de plus qu’une citadine classique.
“Les automobilistes veulent se distinguer”, renchérit Agnes Tesson Farget, en charge du 2008 à la direction produit de Peugeot.
Chez Renault, qui dévoile à Genève le “Captur”, la clientèle visée est celle des jeunes couples avec enfant “qui veulent un véhicule plus grand sans passer au monospace, plus cher”, explique Benoît Bochard, directeur du segment des petites voitures.
Le Captur sera par exemple vendu à partir de 15.500 euros en France, quand il faut compter plus de 20.000 euros pour un monospace équivalent, indique-t-il.
Un point positif pour les groupes automobiles est que, contrairement aux monospaces qui sont surtout appréciés en Europe, les petits crossovers peuvent se vendre ailleurs.
“Les attentes de la clientèle des villes, quel que soit le continent, sont à peu près les mêmes”, explique M. Picat.
Ces véhicules offrent aussi un grand avantage aux yeux des constructeurs à l’heure où les ventes de voitures plongent en Europe et où certains, comme PSA, Ford, GM ou Fiat y enregistrent de lourdes pertes.
Ils sont en effets construits sur la même base que des modèles plus petits mais peuvent être vendus plus cher, ce qui fait qu'”ils génèrent plus de marges”, commente Bertrand Rakoto, analyste chez Polk.
Le 2008 est produit dans l’usine PSA Peugeot Citroën de Mulhouse (Haut-Rhin), comme la 208 et le sera ensuite en Chine et au Brésil. Renault a localisé la production du Captur à Valladolid, en Espagne, pour remplacer son petit monospace Modus.