Suite à la présentation des grandes lignes du nouveau Code des Investissements devant un parterre d’hommes d’affaires à Paris au siège du parlement, en présence de François Hollande et Mostapha Ben Jaafar, le président de notre Constituante devrait continuer tout de go et soumettre le projet de loi pour l’immunisation de la révolution au parlement français en attendant que le budget de l’Etat soit ratifié par le parlement Qatarie…
C’était bien sûr de l’humour noir car en ces temps où tout parait confus en Tunisie, on n’arrive plus à distinguer le vrai du faux…
Ce qui est positif par contre, est que le message « Investir en Tunisie : C’est le moment » véhiculé par la Confédération des Entreprises citoyennes de Tunisie (Connect) lors d’une manifestation organisée à Paris, est plus que salutaire pour un pays en perte de vitesse à l’échelle économique et dont l’indice de confiance que ce soit au niveau des agences de notation ou des investisseurs est en baisse permanente. En témoigne le nombre d’entreprises qui mettent le cap sur le Maroc toutes voiles dehors.
La Connect a voulu rassurer les opérateurs français sur la fiabilité du site Tunisie lors d’une rencontre organisée à Paris en collaboration avec Global Links le 05 mars. « Une réunion d’affaires de très haut niveau en présence d’un auditoire d’hommes d’affaires pour la relance de l’investissement et de la coopération » assure-t-on dans un communiqué.
La présence de François Hollande à la manifestation, purement protocolaire en raison de la participation de Mostapha Ben Jaafar aurait été plus rassurante si seulement elle pouvait convaincre les entreprises françaises de se maintenir en Tunisie. Entreprises dont un grand nombre est en train de déserter le site pour aller s’installer ailleurs. MM Mostapha Ben Jaafar, Chedly Ayari et Tarak Cherif, Président de la Connect ont promis à un auditoire fort intéressé une meilleure visibilité sur les plans économique mais également politique du pays.
Ont-ils les moyens de tenir et de respecter des promesses que seul Majliss Al Choura peut garantir ? Quel pouvoir possède Mostapha Ben Jaafar, allié incontournable de la Nahdha, aussi bien qu’ami indéfectible de la France et quels moyens a-t-il pour imposer quoi que ce soit et à quel niveau que ce soit ?
On ne peut certes qu’approuver l’initiative de marketing économique faite par la Connect à l’intention des partenaires français de la Tunisie. Mais il ne s’agit pas que de discours ou de paroles, il s’agit de faits, d’actes concrets et d’un climat d’affaires décadent dont la responsabilité revient en premier à l’Etat. Un climat d’affaires empoisonné par des campagnes de représailles au continu à l’encontre de la communauté d’affaires, par une administration paralysée et paralysante, par une atmosphère sécuritaire douteuse et par un parti théocratique omniprésent dont les ministres sont plus préoccupés par le maintien de leurs postes au pouvoir que par l’économie du pays et le bien être de la Tunisie. Soutenus qu’ils sont par les troupes de salafistes opérant toujours dans l’impunité et les ligues de protection de la révolution. Un climat tributaire d’actes courageux de la part d’un gouvernement incapable à ce jour de mettre les intérêts de la Tunisie au dessus de ceux des partis et de l’amour du pouvoir.
Cela est-il possible dans un pays où il n y a plus d’Etat, plus de repères, plus de lois, plus d’ordre, plus de discipline et plus d’autorité ? Ali Larayedh réussira-t-il là où Hamadi Jebali a échoué ?
« De l’avis de tous les participants à la manifestation, la rencontre a été couronnée d’une réussite totale, selon la Connect, pour laquelle : « parler des projets de réformes et d’amélioration de l’environnement des affaires à nos partenaires ne peut que renforcer le degré d’attractivité du site Tunisie en matière d’investissement et de création de projets et consolider sa compétitivité et partant renforcer sa souveraineté à travers un développement global et durable. Elle a contribué à dissiper le doute et à mieux informer et rassurer nos partenaires sur la réalité de l’environnement des affaires en Tunisie qui demeure, malgré des faits isolés que connaissent, de nos jours, tous les pays du monde, un partenaire privilégié de l’Union Européenne en particulier et un pays d’ouverture, de paix et de modération »
Toujours est-il que les actes doivent impérativement suivre les discours d’intention. En fait qui a dit que le capital est lâche ?