ège de la BCE, le 7 février 2013 à Francfort. (Photo : Daniel Roland) |
[07/03/2013 05:51:04] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) devrait laisser son principal taux directeur inchangé jeudi, à 0,75%, malgré la faiblesse persistante de l’économie en zone euro, un chômage record et les craintes liées à la crise politique italienne.
“Des perspectives de croissance meilleures mais toujours mornes” et des prévisions d’inflation en baisse pourraient théoriquement justifier une baisse des taux, selon Carsten Brzeski, économiste de la banque ING. Mais il la juge improbable, parce que peu à même de profiter aux économies de la zone euro qui en auraient le plus besoin.
Pour Richard Barwell et Xinying Chen, de RBS, “la priorité est de compenser le dysfonctionnement du mécanisme de transmission (de la politique monétaire), en régénérant ces parties de la zone euro qu’une baisse de taux ne peut pas atteindre plutôt que d’accorder davantage de stimuli à des pays qui en profitent déjà”, comme l’Allemagne.
En outre le niveau de l’euro, qui inquiétait la France le mois dernier, a baissé ces dernières semaines, “ce qui allège en partie la pression en faveur d’une baisse”, estime Marie Diron, du cabinet de conseil Ernst and Young.
Certains analystes comme ceux de Rabobank estiment toutefois un relâchement monétaire possible.
Hormis la question des taux, l’Italie devrait être l’un des principaux sujets de la conférence de presse du président de la BCE Mario Draghi, à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs, à 13H30 GMT.
“L’incertitude politique (dans ce pays) pèse sur la confiance économique et pourrait retarder le retour des investissement, la fin de la récession” et surtout faire s’évanouir l’effet apaisant du nouveau programme de rachat de dette publique annoncé par la BCE en septembre, juge Christian Schulz, de Berenberg.
Ce programme, baptisé OMT, a contribué à faire baisser les taux d’emprunt des pays attaqués par les marchés et à faire revenir les capitaux en zone euro sans même que l’institution monétaire de Francfort ait eu besoin de l’activer. Or les taux italiens sont à nouveau en train de grimper.
“La BCE ne peut pas -et ne voudra pas- faire quelque chose pour aider l’Italie, même si ses taux s’envolent” si celle-ci n’est pas prête à faire appel à l’aide de ses partenaires et à se soumettre en contrepartie au plan de réformes structurelles et budgétaires qu’ils lui dicteront, met en garde M. Schulz.
M. Draghi ne voudra pas commenter les questions de politique intérieure de son pays d’origine “mais signifiera clairement que le soutien de l’OMT sera soumis à stricte conditionnalité”, renchérit Marco Valli, de UniCredit.
Dans ce contexte, la BCE doit publier ses nouvelles prévisions de croissance et d’inflation pour la zone euro, que les analystes attendent en recul.
En décembre, elle avait dit s’attendre à un recul du PIB de 0,3% en 2013 et une hausse des prix de 1,6%.