Goodyear : plusieurs centaines de salariés rassemblés à Rueil en marge d’un CCE

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à Rueil-Malmaison, le 7 mars 2013 (Photo : Lionel Bonaventure)

[07/03/2013 11:19:23] RUEIL-MALMAISON (Hauts-de-Seine) (AFP) Plusieurs centaines de salariés de Goodyear France se sont rassemblés jeudi et ont fait brûler des pneus devant le siège de leur entreprise à Rueil-Malmaison, où se tenait un CCE sur le projet de fermeture de l’usine d’Amiens-Nord.

Selon les journalistes de l’AFP sur place, dans la matinée, au milieu d’un énorme panache de fumée noire, des salariés ont jeté divers projectiles, notamment des pneus enflammés, sur les forces de l’ordre qui avaient bloqué l’accès au site des Hauts-de-Seine et ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène.

“Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogène pour permettre l’extinction des pneus et pour maintenir les manifestants à distance qui venaient au contact de façon assez violente” a-t-on expliqué de source policière.

En fin de matinée, elles ont fait usage d’un canon à eau sur le site, siège dans la journée de deux CCE, un ordinaire dans la matinée sur le projet de fermeture de l’usine Amiens-Nord, suivi d’un extraordinaire l’après-midi, six ans jour pour jour après l’annonce du premier plan social pour cette usine de la Somme.

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à Rueil-Malmaison, le 7 mars 2013 (Photo : Lionel Bonaventure)

Selon son ordre du jour, le CCE ordinaire devait détailler “la présentation du rapport de l’expert Secafi mandaté par le CCE, les mesures d’accompagnement social et l’analyse économique autour du projet de restructuration”, selon un porte-parole de la direction.

Il doit également “débattre de l’ouverture anticipée d’un point d’information-conseil” sur les “possibilités de reclassement”, selon le porte-parole.

Alors que la direction a annoncé fin janvier la fermeture de l’usine d’Amiens Nord, menaçant 1.173 emplois, le rapport Secafi, commandé par la CFDT et la CFE-CGC, envisage des solutions de rechange à la fermeture.

Avant d’entrer en CCE Mickaël Wamen, secrétaire général CGT à Amiens nord, où la CGT est majoritaire à 86%, élu au CCE, a affirmé qu’il allait “voter des délibérations pour que le plan social soit annulé le plus vite possible”.

“Il y a 6 ans jour pour jour, on nous a annoncé la fermeture du site et il n’y a pas eu un seul licenciement”, a-t-il rappelé, en soulignant la mobilisation des salariés d’Amiens-Nord, venus selon lui à bord de 11 cars.

“Cela fait 6 ans qu’on se bat, qu’on est dans l’attente et on n’a toujours pas de réponses pour notre avenir”, a ainsi déploré l’un de ces salariés? Guy Auvin.

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un CCE, le 7 mars 2013 (Photo : Lionel Bonaventure)

La CFDT défend elle “des propositions alternatives à l’appui du rapport de l’expert”, notamment “la piste éventuelle d’un repreneur” et d'”un plan de départs volontaires qui pourrait concerner environ 400 personnes jusqu’à 56 ans”, a indiqué Didier Raynaud, élu CFDT au CCE.

Mais selon M. Raynaud, CFDT et CGT sont convenues mercredi de contester en justice “des irrégularités dans la procédure d’information-consultation relative à la restructuration”.

“La réorganisation a commencé il y a pas mal de temps”, a-t-il aussi affirmé en soulignant: “Aujourd’hui, nous sommes à 2.600 pneus de tourisme par jour pour une capacité de 22.000”.

Les syndicats estiment pour la plupart que la direction a opéré un transfert de production dissimulé d’Amiens-nord vers d’autres sites du groupe, ce qui, selon Mickaël Wamen est “constitutif d’une restructuration frauduleuse”.

Le responsable CGT a par ailleurs dénoncé “l’indigence” du PSE “au regard des moyens du groupe”. “Goodyear est un groupe insolent et ces délibérations vont nous permettre de mettre en échec le projet de la direction comme en 2006”, a -t-il lancé.