ère, le 7 mars 2013 à Levallois-Perret (Photo : Eric Piermont) |
[07/03/2013 20:18:51] PARIS (AFP) Le groupe dirigé par Arnaud Lagardère a effacé en 2012 les pertes qui avaient lourdement pesé sur l’exercice précédent et a amorcé un retour à la rentabilité avec des résultats contrastés mais conformes aux attentes du marché.
Après une année 2011 noire, Arnaud Lagardère a adressé, jeudi devant les analystes, un satisfecit aux dirigeants des quatre branches du groupe (Active, Unlimited, Publishing et Services) pour l’exercice écoulé.
“On est plutôt joyeux, on a fait ce que l’on attendait de nous en 2012”, et “les perspectives pour 2013 ne sont pas si mauvaises malgré la morosité ambiante”, s’est félicité l’héritier de Jean-Luc Lagardère en défendant le bilan controversé de sa première décennie à la tête du groupe.
“Cette année correspond au dixième anniversaire du décès de Jean-Luc Lagardère”, a-t-il rappelé, et en dix ans “on a fait plutôt pas mal de choses”, avec une “forte capacité de résilience”. “On a très bien résisté dans une période extrêmement difficile et même cruelle pour certains depuis 2009”, a-t-il souligné.
Et d’évoquer notamment “le nettoyage difficile du bilan”, après les dépréciations d’actifs de près de 900 millions en 2011 et le “recentrage” sur le coeur de métier ou sur les activités porteuses de croissance dans le numérique.
Il a rappelé à cet égard la cession avant la fin juillet des parts de Lagardère dans EADS et le succès de l’OPA sur Leguide.com.
Quant à la participation dans Canal+ France, elle est aujourd’hui au centre d’un contentieux avec la maison-mère Vivendi.
La procédure engagée par Lagardère contre le conglomérat français “n’est qu’une première étape”, a prévenu Arnaud Largardère. Ce n’est “pas un artifice” judiciaire pour tirer un bon prix de cet actif, mais bien une démarche “essentielle et justifiée” pour “faire valoir nos droits”, a-t-il expliqué.
Commentant les résultats de 2012, le directeur financier Dominique D’Hinnin a souligné “la bonne tenue de l’activité” tout au long d’un exercice marqué par “un retour clair à la profitabilité”.
Après une perte nette de plus de 700 millions liée essentiellement aux contre-performances de la branche Sport l’an dernier, le groupe affiche un bénéfice net de 89 millions.
Le résultat opérationnel courant de la branche médias (Résop Média) s’est replié (-13%) à 358 millions d’euros, conforme au consensus des analystes.
Cet indicateur de la rentabilité du coeur de métier, suivi de près par le marché, est le seul soumis à des objectifs chiffrés. Or, pour 2013, le groupe est plutôt optimiste, avec une croissance attendue “entre 0 et 5%”. On avance cette fourchette officiellement, mais “en interne” on place plutôt le curseur “au milieu”, a précisé M. D’Hinnin devant les analystes.
Cet objectif repose sur une hypothèse de baisse des recettes publicitaires “de l’ordre de 5%” au sein de la branche Lagardère Active, une hypothèse qui se vérifie déjà “en ce début d’année”, a prévenu M. Lagardère jeudi soir.
Le chiffre d’affaires annuel, en baisse de 3,7%, est conforme au consensus des analystes, qui tablait sur 7,3 milliards d’euros.
L’activité de la branche Sports (Lagardère Unlimited) qui avait lourdement pesé sur les comptes de 2011, s’est redressée légèrement (+3,5%) avec 470 millions de revenus l’an dernier. Mais pour cette division qui lui est chère, Arnaud Lagardère prévient d’ores et déjà qu’il ne prévoit pas de retour à la rentabilité avant 2015.
Enfin, le dividende proposé à l’Assemblée Générale des actionnaires au titre de 2012 est maintenu à son niveau de 2011, soit 1,3 euro par action. Cette stabilité reflète, selon M. D’Hinin, celle de l’activité du groupe tout au long de l’exercice.