“D’après ce que nous avons pu découvrir du Nouveau Code des Investissements tunisien qui sera bientôt soumis à la constituante, nombre de mesures ont été améliorées en matière d’investissements mais il reste en deçà du véritable potentiel de la Tunisie et de sa capacité à réaliser des avancées économiques beaucoup plus importantes. La Tunisie peut réaliser des taux de croissance meilleurs que ceux annoncés. Il faut viser les 8 à 10% de taux de croissance et non les 4 à 5% réalisés par l’ancien régime avec un modèle de développement arrivé à son terme”. C’est ainsi que s’est exprimé Antonio Nucifor, économiste en chef de la Banque mondiale vendredi 8 mars lors d’une rencontre informelle organisée avec un nombre réduit de représentants des médias.
Ce que la population attend aujourd’hui est un nouveau modèle économique qui puisse répondre à de meilleures performance en matière d’employabilité et moins de déséquilibres régionaux, estime l’expert qui reconnaît une lenteur “inquiétante” de la concrétisation des réformes économiques qui ne devraient pas attendre la résolution des problèmes politiques pour être mises en place.
Une meilleure gouvernance, l’accès à l’information et aux documents administratifs et la redevabilité sociale, ce sont autant de projets auxquels la Banque mondiale a prêté une main forte technique mais qui tardent à voir le jour, ce qui ne se traduit pas positivement sur le terrain.
Le positionnement géographique de la Tunisie, ses acquis éducationnels, les infrastructures réalisées tout au long de ces dernières décennies même si elles ne sont pas implantées de manière équitable entre les régions sont autant d’atouts qui devraient servir la cause de la Tunisie en tant que site hautement compétitif. Sauf qu’il va falloir passer du discours au réel, aux réalisations, et aux projets.
Les retards accusés dans le passage à l’acte inquiètent la banque mondiale parce qu’elles se répercutent négativement sur la situation économique du pays tout comme il va falloir être plus offensif dans le nouveau code d’investissement et voir plus grand, estime l’économiste senior de la banque mondiale.