La Bourse de Paris tourne la page des banques centrales, l’oeil vers l’Italie

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ébergeait autrefois la Bourse de Paris (Photo : Joel Saget)

[09/03/2013 12:16:39] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, soutenue par les promesses de maintien de politiques monétaires accommodantes des deux côtés de l’Atlantique, va se focaliser sur l’Italie qui doit tenter de sortir de l’impasse politique avant la réunion du nouveau parlement, le 15 mars.

Au cours de la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a gagné 3,79% et clôturé vendredi à 3.840,15 points. Depuis le 1er janvier, il s’est adjugé 5,47%.

“Le marché a navigué au rythme des déclarations des banques centrales. Il n’y a pas eu de surprise majeure, mais le fait que les plus grands instituts monétaires de la planète s’engagent à maintenir leur politique accommodante a été un facteur très positif “, relève Isabelle Enos, directeur-adjoint de B* Capital.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, et son adjointe Janet Yellen, ont assuré qu’ils allaient continuer à soutenir à plein régime le redressement du marché du travail. Cette promesse a dopé l’indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones, qui a clôturé jeudi à un record historique.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE), tout en maintenant son taux directeur à 0,75%, s’est engagée à maintenir ses mesures exceptionnelles.

D’autant que les indicateurs publiés cette semaine “illustrent la fragilité persistante de l’économie (dans la) zone euro”, souligne François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel-CIC.

L’Union monétaire s’est enfoncée dans la récession au cours des trois derniers mois de 2012 avec un produit intérieur brut en repli de 0,6%, après un recul de 0,1% au troisième trimestre.

“Les fondamentaux économiques restent très mauvais” 2013 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. La BCE a révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour cette année et table désormais sur une contraction de 0,5% (contre -0,3% attendu jusqu’à présent).

“M. Draghi a insisté sur le retour de la confiance sur les marchés. Mais on voit bien que les fondamentaux économiques restent très mauvais. Cette dichotomie inquiète certains investisseurs”, note Christian Parisot, directeur de la recherche économique chez Aurel BGC.

A l’inverse, outre-Atlantique, la reprise se confirme.

Le marché de l’emploi américain résiste pour l’instant à la rigueur budgétaire, avec un taux de chômage tombé en février à son niveau le plus faible depuis décembre 2008 à 7,7%.

Peu d’indicateurs macroéconomiques de premier plan sont au programme au cours des séances à venir et la publication des résultats d’entreprises touche à sa fin.

“Cette semaine plutôt creuse va inciter les investisseurs à se concentrer sur l’Italie”, souligne Mme Enos.

D’autant que Fitch a remis la pression sur le pays vendredi en fin d’après-midi. L’agence d’évaluation a abaissé d’un cran sa note souveraine, justifiant sa décision par les incertitudes nées des élections législatives.

L’impasse politique est loin d’être levée. Le chef de la gauche italienne Pier Luigi Bersani a réitéré son offre d’accord au mouvement contestataire de Beppe Grillo pour former un gouvernement, sans résultat pour le moment. Le temps presse, le nouveau Parlement doit se réunir, le 15 mars.

“Si tant est qu’une coalition de partis puisse s’entendre et former un gouvernement, il y a de fortes chances pour que ce gouvernement soit transitoire. De nouvelles élections pourraient ainsi avoir lieu dans quelques mois”, estime M. Duhen.

Sur le front des statistiques, les investisseurs suivront en Allemagne la publication du ZEW (Zentrum für europäische Wirtschaftsforschung), baromètre du moral des milieux financiers et, aux Etats-Unis, les ventes de détail, la production industrielle et le moral des ménages.

Euronext (CAC 40)