immobilier au Mipim de Cannes le 6 mars 2012 (Photo : Valery Hache) |
[10/03/2013 10:01:34] PARIS (AFP) Les professionnels de l’immmobilier d’entreprise, venus du monde entier pour le 24e Mipim de mardi à vendredi à Cannes, s’inquiètent de la menace d’une possible “bulle immobilière” car les banques restreignent leurs crédits en raison des nouvelles normes, dites de “Bâle III”.
“Avec 6,1 millions de m2 de bureaux commercialisés en 2012, les neufs principaux marchés européens enregistrent une baisse de 6% des transactions comparativement à 2011”, souligne une étude de BNP Paribas Real Estate, filiale spécialisée de la banque française.
La possible explosion d’une “bulle immobilière” comme dans les années 90, dont les spécialistes ne parlent qu’à mots couverts, ne pourrait toutefois survenir qu’en cas de forte remontée des taux d’intérêts qui affecterait un secteur fortement endetté, soulignent les experts qui préfèrent rester anonymes.
De plus, les fonds souverains, longtemps attendus comme des sauveurs, arrivent de plus en plus sur le marché. Ainsi le fonds de pension public norvégien, le plus gros fonds souverain au monde, a annoncé le 11 février avoir fait son entrée dans l’immobilier aux Etats-Unis avec une transaction de 1,2 milliard de dollars (environ 900 millions d’euros).
Pour la seule France, selon le cabinet de conseil CB Richard Ellis (CBRE), “si les résultats apparaissent relativement satisfaisants, au regard de la forte dégradation des perspectives économiques en 2012, le marché n’en a pas moins été difficile en raison d’un environnement fortement anxiogène: risque de récession (…), frilosité des banques”, qui ont tendance à réduire la taille de leur bilan pour respecter les nouvelles normes devant entrer en vigueur en 2014.
“J’ai la conviction que le marché va au devant de difficultés”, déclare à l’AFP Nicolas Ruggieri, directeur délégué de la foncière Eurosic.
Pour Bernard Michel, le PDG de Gecina, “on sent qu’il y a une détérioration à la Défense”, le plus grand quartier d’affaires européen situé au nord-ouest de Paris, où “la baisse des loyers va se poursuivre”.
immobilier devant des maquettes au Mipim de Cannes le 6 mars 2012 (Photo : Valery Hache) |
L’Allemand Stark et la Turquie en vedettes
La Défense concentre toutes les inquiétudes car de nouvelles grandes tours, en voie de finition, n’ont toujours pas de locataires.
Par contre, le PDG russe du groupe Hermitage Emin Iskenderov a fait indiquer qu’il annoncerait mercredi une importante nouvelle pour ses deux tours Hermitage, qui devraient devenir les plus hauts immeubles (320 mètres) de France, un investissement de 2 milliards d’euros.
Ce complexe de 280.000 m2, comprenant notamment 165.000 d’habitation avec 543 logements et 40.000 de bureaux, a obtenu en mars 2012 son permis de construire mais attend depuis plusieurs années le bouclage de son financement.
La conférence la plus attendue du Mipim, qui espère 20.000 participants, sera celle jeudi de l’Allemand Jürgen Stark. Connu pour ne pas mâcher sesmots, M. Stark avait démissionné avec fracas fin 2011 du directoire de la Banque Centrale Européenne (BCE) à cause de son désaccord profond avec la politique de celle-ci.
Après le Qatar, avec son imposant pavillon situé juste en face du Palais des Festivals qui avait ébloui la Croisette l’an dernier, c’est la Turquie qui est l’hôte d’honneur du Mipim après avoir aboli une réglementation interdisant à certains étrangers d’acheter des biens immobiliers.
Boris Johnson, le maire de Londres, revient sur la Côte d’Azur pour la quatrième fois afin de vanter mardi les atouts de sa ville après le succès des Jeux Olympiques.
Londres a dépassé Hong Kong pour le titre des bureaux les plus chers du monde en 2012, avec à la 3e place Rio de Janeiro, où les prix connaissent une croissance étonnamment rapide, selon une étude du cabinet Cushman and Wakefield.