Tunisie : Les ajustements des prix font grincer les dents du syndicat des stations-services…

Par : TAP

Les chambres syndicales du transport et de services ont menacé d’arrêter les activités des sociétés des deux filières en réaction à l’augmentation des prix des hydrocarbures, décidée le lundi 4 mars 2013.

Contacté par la TAP, le président de la Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires des stations-services, Mohamed Sadok Bédoui, a déclaré que les professionnels du secteur ont décidé de suspendre les activités des stations-services les 15, 16 et 17 avril 2013, dans tout le pays. Selon lui, “l’augmentation des prix des hydrocarbures pour la deuxième fois consécutive en l’espace de cinq mois n’est pas non plus dans l’intérêt des propriétaires et gérants des stations-services, qui voient, ainsi, la pérennité de leurs activités menacée”. “Concrètement, cela déteriore leurs marges béneficiaires qui devraient normalement être fixées en pourcentage plutôt qu’en millimes”, explique-t-il.

M. Bédoui a encore souligné que “nous ne pouvons pas exercer nos activités dans une situation délabrée, a encore souligné le responsable, d’autant plus que tout le secteur est grippé avec la recrudescence du phénomène de la contrebande des hydrocarbures”. “Si l’administration ne prend pas les choses au sérieux pour sauver le secteur, un nombre important de stations- services vont disparaître”, a-t-il averti.

Pour M. Bédoui, la Caisse de compensation générale (CPG) a un rôle à jouer pour aider la filière, dans le sens d’une amélioration de la subvention des coûts des hydrocarbures et des produits pétroliers.

S’agissant du secteur du transport, le président de la chambre syndicale nationale des propriétaires des taxis individuels Moez Sallemi a revendiqué la suppression des Taxes sur le GPL estimées à 320 dinars par an, alors qu’en Europe les utilisateurs du GPL bénéficient d’avantages.

D’après lui, le secteur (taxis individuels) souffre, depuis des années, de plusieurs problèmes et d’un cumul de disfonctionnements. “Les propriétaires des taxis ont décidé, en réaction à cette augmentation des prix des hydrocarbures, d’entrer en grève le 18 mars 2013, de 5h du matin à 21h”, a-t-il déclaré à TAP, précisant que ces derniers revendiquent l’annulation de cette augmentation.

Il a aussi appelé à la révision du coût de l’assurance, de l’âge de retraite et aussi des prix des voitures qui ont augmenté de 35% en l’espace de 5 ans. Pour sa part, Mohsen Bouzid, président de la Chambre syndicale nationale de transport des produits dangereux, a déclaré, à TAP, que les sociétés du secteur sont aussi contre cette augmentation des prix des hydrocarbures et menacent, en réplique, de suspendre leurs activités, les 25, 26 et 27 mars 2013 dans tous le pays.

D’après le président de la Chambre, cette augmentation va se répercuter négativement sur le secteur du transport des marchandises, notamment dans cette conjoncture économique difficile.

Le premier responsable de la chambre nationale de distribution du GPL en gros, Mohamed Mnif, a également appelé l’administration à prendre au sérieux les revendications des entreprises du secteur, indiquant que la chambre menace aussi d’un arrêt des activités les 25 et 26 mars 2013.

La chambre réclame aussi, d’après M. Mnif, de l’associer à la prise de décisions concernant le secteur du transport et de distribution du GPL en gros, appelant à la révision des taux d’augmentation des primes du transport et de distribution à chaque augmentation des prix des hydrocarbures.

WMC/TAP