Certes, la Tunisie ne pèse pas très lourd sur l’échiquier économique international, ni en termes de ressources naturelles ni en termes d’avancées technologiques. Il n’empêche que son positionnement géostratégique et son grand potentiel en ressources humaines -relativement compétentes par rapport à celles des voisins- en fait un atout pour les grandes puissances comme les USA et la Chine. L’Europe étant le partenaire traditionnel du Maghreb en général et de la Tunisie en particulier.
A ce propos, une délégation du Département des relations internationales du Parti communiste chinois, conduite par son directeur général adjoint, Jiang Jianhua, a été reçue mardi 12 mars 2013 par Chiheb Slama et Aref Belkhiria, membres du Bureau exécutif de l’UTICA.
L’entretien a porté sur les moyens de renforcer les relations économiques tuniso-chinoises, et développer les échanges commerciaux ainsi que les investissements entre les deux pays. Chiheb Slama a profité de l’occasion, pour expliquer aux hôtes chinois, le rôle de l’UTICA en tant qu’institution représentative du secteur privé en Tunisie et vecteur important pour la dynamisation de l’économie du pays. Il a insisté sur l’intérêt de promouvoir l’image de la Tunisie auprès des milieux d’affaires chinois.
La délégation chinoise, réactive, a d’ailleurs anticipé en invitant l’UTICA à participer aux travaux de la 4ème édition du Forum des PME de la région Sino-Asie de l’Ouest et Afrique du Nord qui se tiendra les 26 et 27 juin 2013 à Changzhou (Province de Jiangsu). Ce forum regroupera de hauts responsables gouvernementaux et du secteur privé de 22 pays asiatiques, arabes et africains.
Il importe de souligner que les échanges commerciaux entre la Tunisie et la Chine accusent un fort déficit commercial en faveur de la Chine (plus de 2,5 milliards de dinars). Les exportations tunisiennes vers la Chine sont arrivées à près de 131,4 millions de dinars en 2012, tandis que les importations sont de l’ordre de 2,6 milliards de dinars. La Chine, qui ne s’est montrée jamais vraiment intéressée au marché tunisien, l’ignorant pour aller conquérir d’autres pays africains, aurait-elle tout d’un coup réalisé que la Tunisie peut être un canal assez important pour faciliter encore plus son implantation en Afrique? Ou exprimerait-elle des velléités pour sécuriser son périmètre africain à travers le portail Tunisie, jusqu’à ce jour chasse-gardée de l’Europe et objet de convoitises américaines?