Toute association se trouve confrontée très tôt à un triple défi; en l’occurrence ceux de la pertinence de l’idée, la crédibilité de la démarche et de la pérennité de l’action. Deux ans après le lancement d’Action et Développement Solidaire (ADS), à l’initiative de Radhi Meddeb, on peut dire sans risque de se tromper que cette association a remporté ou est en passe de remporter les deux premiers défis.
Après avoir hésité entre un parti politique et un think tank, le patron de Comete Engineering a choisi de créer une association à cheval entre ces deux types d’organisation et qui emprunte aussi à l’association caritative et éducative. Et au cours de ses deux premières années d’existence, ADS a navigué entre les différentes missions qu’elle s’est données sans problème.
ADS a œuvré, de mars à septembre 2011, selon le rapport moral adopté par l’assemblée générale ordinaire tenue samedi 11 mars 2013, «à diagnostiquer la situation économique, politique et sociale du pays, au lendemain de la révolution». Le brain storming organisé à cet effet dans différentes régions du pays –notamment Tunis, Tozeur et Sfax- a abouti à la publication de «Ensemble construisons la Tunisie de demain: modernité, solidarité et excellence», l’ouvrage dans lequel ADS présente sa «vision politique, économique, sociale, financière, culturelle et sociétale de la Tunisie post-révolution», «propose des réformes structurelles susceptibles de libérer l’économie tunisienne, d’élever la société, et de fonder la Tunisie de l’Etat de la liberté, de la loi et des institutions» et «accorde à tous enfants l’opportunité d’obtenir un emploi conforme à sa spécialité et répondant à son ambition légitime».
Politiquement, l’action d’ADS a pris la forme d’échanges et de partenariat avec différents acteurs –comme le réseau de l’Alliance pour les Femmes de Tunisie et l’UGTT- et de prise de positions –sous forme de communiqués, 6 au total- sur des évènements ayant jalonné la vie du pays au cours des derniers mois (attaque de l’ambassade américaine à Tunis, entre autres).
Dans le domaine éducatif et culturel, l’association a concentré ses efforts sur la lutte contre l’analphabétisme numérique -et a ouvert pour cela un premier cyber centre à Gafsa, un deuxième (en cours de préparation) à Sidi Bouzid et envisage d’en mettre en service d’autres (Menzel Bourguiba, Hammam Jedidi et Kasserine)-, le théâtre, la musique, la sensibilisation –des jeunes en général et des étudiants en particulier aux défis de la situation actuelle de la Tunisie- et à la promotion du patrimoine civilisationnel national et à l’aide aux élèves de certaines régions défavorisées –dont en particulier l’opération “Mille et un cartables“.
Enfin, ADS s’est investie dans des actions de bienfaisance dans différentes régions du pays, dont l’organisation de caravanes de solidarité au profit du Nord-ouest, lors de l’hiver 2012, la célébration de l’Aid Sghir –avec ces orphelins à Siliana- et de l’Aid El Kebir –avec des personnes âgées à Béja, Menzel Bourguiba, Grombalia et La Manouba- et, surtout, l’équipement de l’hôpital régional de Kerkennah, pour une enveloppe totale de 10.000 dinars.
Toutes ces actions ont coûté un peu plus de 155.000 dinars, réunis notamment sous forme de dons d’ordinateurs usagés offerts par des entreprises et qui ont été retapés pour être remis en service dans les cyber centres déjà opérationnels ou à créer. Mais pour pérenniser les composantes les plus importantes de son action, ADS va devoir trouver rapidement des contributeurs acceptant d’en sponsoriser l’une ou l’autre pour quelques années. Et comme contribution bien ordonnée commence par soi-même, l’assemblée générale d’ADS a décidé de porter de 30 à 50 dinars la cotisation annuelle de ses membres.