Tunisie : L’emploi, la sécurité et la maîtrise des prix sont la priorité du gouvernement (Larayedh)

Par : TAP

Le chef du gouvernement, Ali Larayedh, a affirmé, dans un entretien accordé mercredi soir à l’agence TAP, être “parfaitement conscient” de la précarité et de l’exclusion dont souffrent les Tunisiens dans plusieurs régions du pays, comme Gafsa, Siliana ou Sidi Bouzid, soulignant que son gouvernement place l’emploi, la sécurité et la maîtrise des prix à la tête de ses priorités.

“L’action gouvernementale pour résoudre le problème du chômage et maîtriser la hausse des prix donnera ses fruits dans les prochains mois”, a promis M. Larayedh, dont le gouvernement a obtenu la confiance de l’Assemblée nationale constituante, mercredi 13 mars.

Rétablir la sécurité et combattre la contrebande

Le gouvernement est soucieux de rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays afin de préserver les activités économiques directement touchées par l’insécurité à l’instar du tourisme et du commerce, a encore insisté M. Larayedh. Il a également souligné la détermination de la nouvelle équipe gouvernementale à contrôler la hausse des prix “en promulguant les lois et législations adéquates” et à faire montre de plus de rigueur dans la lutte contre la contrebande et le démantèlement de ses multiples réseaux.

S’agissant de la politique de subvention, Ali Larayedh a affirmé que “l’Etat continuera à subventionner les produits de base”. Une étude est en cours pour déterminer les réels bénéficiaires des subventions, a-t-il indiqué, précisant que “si un changement est décidé sur la base de cette étude, il se fera dans le sens d’une réorientation de la subvention vers les plus démunis”.

Le chef du gouvernement a, par ailleurs, rappelé les mesures prises pour combattre le crime et lutter contre la violence et le trafic d’armes. “De nouveaux programmes et plans d’action sont actuellement en cours d’élaboration pour contrer toutes sortes de fraudes, de crimes et de dépassements”, a-t-il dit.

Un dialogue national associant toutes les parties, sans exception

Evoquant la question de l’organisation d’un dialogue national, le chef du gouvernement a souligné que “le dialogue démarrera dans un cadre global qui associe toutes les parties, sans agendas et sans exceptions aucunes”, mettant l’accent sur l’impératif de conjuguer les efforts des institutions constitutionnelles de l’Etat et des grandes instances pour garantir son succès.

Il a, en outre, souligné la disposition de son gouvernement à soutenir toutes les initiatives de dialogue “au sein de l’Assemblée constituante, sous l’égide de l’UGTT ou de la présidence de la République”, à condition qu’il s’agisse d’un dialogue appelant au calme et à la réduction des tiraillements politiques, et prônant l’unité nationale et le consensus”.

Au sujet de la participation des partis destouriens et de Nidaa Tounès au dialogue national, Ali Larayedh a indiqué qu’il “agira en fonction des programmes et des lois qui régissent le pays”.

Désignation d’un porte-parole du gouvernement

Reconnaissant l’existence de lacunes au niveau de la stratégie de communication du gouvernement, Ali Larayedh a affirmé “avoir nombre d’idées pour traiter cette question”, dont notamment la désignation, très prochainement, d’un porte-parole officiel du gouvernement. Les concertations avec les professionnels du secteur médiatique seront multipliées, a-t-il encore insisté, “et ce dans l’objectif de le réformer sur la base du partenariat et de la responsabilité”.

Le chef du gouvernement a, dans ce cadre, déclaré que la composition de la haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle sera annoncée prochainement “et contribuera grandement à résoudre les problèmes que connaît le secteur”.

Le dossier des anciennes nominations

En réponse à une question sur la révision des anciennes nominations à de hauts postes administratifs, Ali Larayedh a souligné que “toute nomination répond à des critères essentiels de compétence, de probité et d’intégrité”. Il n’a cependant pas exclu d’éventuelles révisions “si des personnalités ne répondent pas aux critères”, soulignant qu’elles se feront dans le cadre de la loi et après concertations, «et ce dans le but d’améliorer les performances du gouvernement et des institutions de l’Etat».

Dissolution des ligues de protection de la révolution

Revenant sur le dossier des ligues de protection de la révolution, le chef du gouvernement a considéré que la dissolution des associations et des organisations est du ressort de la justice, soulignant, dans le même temps, que “le gouvernement ne laissera pas faire” une quelconque partie qui aura dévié de son rôle “et dont les pratiques s’opposent au concept d’un Etat civil”.

WMC / TAP