[14/03/2013 19:18:33] ATHENES (AFP) Les discussions entre la Grèce et ses créanciers UE et FMI sur la poursuite du plan de redressement ont été suspendues sans accord avant l’ouverture jeudi du sommet européen, ajournant dans l’immédiat une décision sur le versement de la prochaine tranche de prêts au pays.
Les représentants de la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI), qui se trouvaient à Athènes depuis deux semaines pour leur audit trimestriel des comptes du pays ont quitté le pays sans s’être entendus avec le gouvernement sur les prochaines mesures à mettre en oeuvre.
Ils doivent revenir probablement début avril, alors que leur verdict était attendu en préalable au déblocage vers la fin du mois de la nouvelle tranche de 2,8 milliards d’euros de prêts internationaux.
Selon les fuites ministérielles grecques, l’une des principales divergences porte sur la suppression demandée de postes dans le secteur public, Athènes cherchant à éviter à tout prix les licenciements.
Les deux parties divergent aussi sur les facilités à accorder aux Grecs endettés auprès du fisc, des assurances sociales et des banques, alors que l’Etat peine toujours à lutter contre la fraude fiscale pour compenser les baisses de revenus découlant de la récession et de la chute du niveau de vie.
Les déclarations officielles aussi bien du côté grec que du côté européen se voulaient toutefois rassurantes, tant sur la qualité de la coopération que sur le poursuite de la perfusion.
“Des progrès significatifs ont été faits mais quelques questions restent en suspens”, ont expliqué jeudi dans un communiqué les trois bailleurs de fonds du pays, banque centrale européenne (BCE), Commission européenne et Fonds monétaire international (FMI).
“Le versement des prochaines tranches est assuré, à mon avis”, a de son côté affirmé le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras.
Le Premier ministre grec, Antonis Samaras, n’en a pas moins réaffirmé jeudi en arrivant au sommet européen de Bruxelles l’importance d’un sursaut européen en faveur de la relance économique, invoquant notamment l’ampleur “historique” atteinte par le chômage en Grèce (26% au 4ème trimestre 2012).
Des milliers d’étudiants ont par ailleurs manifesté jeudi à Athènes contre la cure d’amincissement imposée aux universités dans le cadre des réformes structurelles dictées au pays par ses créanciers.
A Bruxelles aussi, des milliers de personnes ont manifesté contre l’austérité, à l’ouverture d’un sommet tiraillé entre l’orthodoxie budgétaire prônée par Berlin et les demandes d’encouragement à la croissance venant des pays du sud de l’Europe étouffés par la récession et le chômage.
Athènes a reçu dans cette partie le soutien du gotha bancaire mondial représenté par l’Institut de la finance internationale (IIF), basé à Washington.
Dans une étude, cet organisme a jugé que les objectifs d’assainissement budgétaires qui lui avaient été assignés étaient “irréalisables” contrairement à ceux fixés à l’Irlande. Sur la période 2010-2012, l’Irlande a dû réduire son déficit budgétaire à hauteur de 1,7% de PIB par an, pour un rythme de 5,2% imposé à la Grèce, rappelle l’IIF.
L’IIF plaide en conséquence pour que les bailleurs de fonds du pays assouplissent leurs exigences de rigueur et envisagent un “financement additionnel” en sa faveur.