[14/03/2013 19:20:01] PARIS (AFP) Les chutes de neige survenues sur le nord de la France cette semaine devraient avoir un impact économique limité, en dépit de leur intensité, rarement vue à cette période de l’année, selon de premières estimations.
Le coût pour les assureurs pourrait ainsi monter jusqu’à une centaine de millions d’euros, a indiqué la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA). Elle anticipe que 100.000 personnes au total solliciteront leur compagnie d’assurance ou d’assistance après cet épisode neigeux.
“On est surtout sur de petits sinistres. La facture pourrait monter jusqu’à une centaine de millions d’euros, mais il faut encore attendre d’éventuels sinistres tardifs liés au dégel dans les jours qui viennent”, a déclaré à l’AFP Stéphane Pénet, directeur assurances dommages de la fédération.
La FFSA a estimé que par rapport à des journées normales, 10.000 véhicules supplémentaires avaient été endommagés mardi et mercredi. Elle a également souligné que quelques sinistres importants, liés au poids de la neige, avaient été recensés. Il s’agit notamment de quinze à vingt grandes surfaces et d’un hall d’exposition à Caen.
Selon le député-maire PS de Caen Philippe Duron, l’effondrement de ce hall de 6.500 m2, “au doigt mouillé c’est 10 millions d’euros” pour la reconstruction.
Mais le coût total sera supérieur compte tenu de l’interruption de l’activité. Le parc, ses deux autres halls plus petits attire chaque année 400.000 visiteurs pour des salons, foire et manifestations sportives. Il doit accueillir des épreuves des Jeux équestres mondiaux en 2014.
ès de Roye, dans le nord de la France, le 13 mars 2013 (Photo : Philippe Huguen) |
D’une manière générale, l’impact sur l’activité économique est délicat à quantifier. Pour Michel Collin, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Caen, le coût de la neige est de “plusieurs dizaines de millions d’euros” soit “presque trois jours d’inactivité” pour les entreprises et les commerces de Basse-Normandie.
Manque à gagner
Les secteurs des transports routier et aéronautique, particulièrement touchés par ces chutes de neige, prévoient de leur côté un manque à gagner.
La Fédération nationale des transports routiers (FNTR) a ainsi évalué à environ 60 millions d’euros la perte de chiffre d’affaires pour les routiers français, après les fortes intempéries qui ont duré de lundi soir jusqu’à mercredi.
“On estime la perte de chiffre d’affaires, c’est-à-dire tout le travail qui n’a pas pu être effectué, à 20 millions d’euros par jour ce qui fait environ 60 millions d’euros pour ces trois jours”, a indiqué à l’AFP Nicolas Paulissen, directeur général adjoint de la FNTR.
Il s’agit, selon lui, d’une “estimation basse” de l’impact financier de ces intempéries sur les sociétés de poids lourds françaises car il convient d’ajouter le coût de la surconsommation de carburant – notamment en cas de détournement du fait d’interdictions de circulation sur certains axes -, de la rémunération des conducteurs, de la désorganisation des entreprises et des conséquences auprès des clients.
“La zone touchée est très étendue, y compris l’Ile-de-France qui est une forte région de transit donc ces intempéries ont eu un impact au niveau national” et international, a relevé M. Paulissen.
Selon lui, environ 10% des 600.000 poids lourds du parc français ont été immobilisés par ces fortes chutes de neiges accompagnées de verglas, mais la France “est un pays de transit important, avec 40% des poids lourds en circulation qui sont étrangers”.
Le gestionnaire Aéroports de Paris (ADP) anticipe un impact des intempéries sur ses “résultats de trafic du mois de mars publiés en avril”, a déclaré un porte-parole.
La compagnie Air France a précisé que l’évaluation était en cours. Sa partenaire KLM, devrait également pâtir des perturbations de cette semaine.
Pour sa part, la SNCF n’était pas en mesure de fournir d’estimation.