Ministres,
parlementaires et décideurs se sont réunis, les 11 et 12 mars 2013 à Hammamet,
en Tunisie, afin de s’assurer que l’Afrique puisse jouer un rôle proactif dans
l’élaboration du futur agenda mondial de développement.
« Le moment est venu, pour l’Afrique, de définir ses objectifs pour le programme
de développement post-2015 », a ainsi déclaré Aly Abou-Sabaa, vice-président des
opérations de la Banque africaine de développement (BAD), dans son allocution
aux délégués, ajoutant « qu’il est essentiel que la voix de l’Afrique soit
entendue et acceptée » dans l’ébauche de cet agenda.
Organisée par la
BAD , en partenariat avec la Commission économique des Nations
unies pour l’Afrique (CEA), la Commission de l’Union africaine (CUA) et
l’Organisation des Nations unies pour le développement (PNUD), cette réunion
était la troisième et dernière consultation autour de l’agenda de développement
post-2015, après celles qui se sont tenues à Mombasa au Kenya (1er et 2 octobre
2012), et à Dakar au Sénégal (10 et 11 décembre 2012).
Cette réunion a porté notamment sur les priorités africaines pour l’agenda de
développement post-2015, le financement des objectifs futurs, et les connexions
avec les processus existants, à l’instar de Rio+20. Elle a également procédé à
un examen des conclusions des précédentes consultations nationales et régionales
sur le programme post-2015.
Les participants sont convenus que les objectifs de développement futurs
devraient miser sur la qualité des OMD (Objectifs du Millénaire du
développement), plutôt que sur la quantité. Un large consensus s’est dégagé pour
mettre davantage l’accent sur une croissance plus verte, inclusive et équitable,
et apporter à ce volontarisme un appui politique plus ferme, le tout dans une
plus grande transparence des services, et des économies axées sur l’innovation
et pourvoyeuses d’emplois à plus forte valeur ajoutée.
Tous ont souligné l’importance d’améliorer les financements et de transformer
l’économie en investissant dans le capital humain, la science et les nouvelles
technologies.
« L’Afrique a besoin de compétitivité globale. Le capital humain, la science, la
technologie et les infrastructures sont tous essentiels, tandis que nous
approchons de 2015 », a déclaré William Augustao Mgimwa, ministre des Finances
tanzanien.
La réunion a rassemblé un large panel d’acteurs œuvrant au développement futur
de l’Afrique, notamment des représentants de la société civile, d’organisations
de jeunes et du secteur privé.
« L’Union africaine estime que cet exercice est l’un de ses principaux
engagements dans le contexte du 50e anniversaire de l’Organisation de l’unité
africaine / Union africaine, qui doit être commémoré en mai prochain », a
déclaré Charles Awitor, responsable de l’intégration économique et de la
coopération régionale à la Commission de l’Union africaine. Ajoutant que les
célébrations seraient l’occasion d’étudier les progrès que l’Afrique a
enregistrés et les difficultés qu’elle a rencontrées au cours des cinquante
dernières années, en informant l’agenda “Vision 2063 : l’Afrique d’ici 50 ans”,
actuellement en cours d’élaboration par l’Union africaine (UA) et la BAD.
L’Afrique n’a cessé de progresser en matière d’OMD, ces objectifs fixés à
l’échelle internationale afin de réduire la pauvreté d’ici 2015. Des progrès en
matière de scolarisation dans le cycle primaire, de parité des sexes dans
l’enseignement primaire, de proportion de sièges occupés par des femmes dans les
parlements nationaux, et de taux de prévalence du VIH/sida ont été accomplis.
Soulignant l’importance de l’approche basée sur le terrain qu’ont adoptée les
réunions de consultation, le conseiller en OMD du PNUD, Ayodele Odusola, a
indiqué, dans son discours d’ouverture, que « c’est l’occasion, pour les
participants, de valider ce que devrait être le point de vue africain sur le
programme de développement post-2015 et, pour nous, de porter une voix
collective sur ce qui devrait succéder en priorité aux OMD après 2015. »
La position africaine sur le programme de développement post-2015 sera approuvée
par les ministres africains et ratifiée par les chefs d’État lors du Sommet de
l’Union africaine, en mai 2013.
Source : BAD