Le
gouvernement démissionnaire de
Hamadi Jebali vient de publier un livre de 100
pages dans lequel il a présenté ses réalisations durant la période “décembre
2011/février 2013” ainsi que les lacunes et les difficultés rencontrées durant
cette période.
Le livre, intitulé «Des pas importants sur le chemin de la réalisation des
objectifs de la révolution : des perspectives ouvertes sur un avenir
prometteur», comporte 8 axes couvrant les domaines politique, économique et
social ainsi que la lutte contre la corruption et la justice transitionnelle.
La publication propose «un diagnostic précis de la situation économique et
sociale dans toutes ses ramifications et passe en revue toutes les mesures,
réformes et difficultés rencontrées», a affirmé, à l’agence TAP, Ridha Saïdi,
ministre chargé des Dossiers économiques et sociaux, qui occupait le même poste
au sein du gouvernement Jebali.
M. Saïdi refute «le discours en vogue sur l’échec du gouvernement Jebali… tant
qu’il n’évoque pas également les réalisations et les difficultés rencontrées».
Ces difficultés consistent principalement, selon le document, en un contexte
économique international et national délicat, le blocage de l’investissement,
«l’apparition de circuits de commerce parallèle» et la fragilité accrue du
système bancaire.
Si «toutes les activités économiques ont retrouvé leur regain avec des taux qui
peuvent être améliorés, dans les conditions actuelles, il est impossible de
réduire le chômage de plus de 3% par an», lit-on dans ce livre.
Le gouvernement démissionnaire de Jebali fait valoir, dans ce document, qu’en
2012, il a pu réaliser un taux de croissance de 3,6%, établir l’inflation à 5,9%
et augmenter les réserves en devises à l’équivalent de 115 jours d’importation,
outre la création de 85 mille nouveaux emplois.
Le livre note plusieurs défaillances dans les méthodes de travail dans les
régions en raison, notamment, du manque d’encadrement du développement local.
Le suivi de l’avancement de la mise en œuvre du budget consacré aux régions
montre que le taux de réalisation des projets dans ces régions n’a pas dépassé
53%.
En matière de gouvernance et de lutte contre la corruption, le document
reconnaît des difficultés objectives dans le traitement de la corruption, un
fléau qui coûte à l’économie tunisienne 2 points de croissance.
Selon M. Saïdi, le livre servira de référence au gouvernement d’Ali Larayedh,
qui a obtenu la confiance de l’Assemblée nationale constituante le 13 mars 2013.
A rappeler que M. Larayedh, ancien ministre de l’Intérieur, au sein du
gouvernement de Jebali, a été chargé de former un nouveau gouvernement après
l’échec de l’initiative de Jebali relative à la constitution d’un gouvernement
de technocrates dans un contexte politique économique et social très tendu,
notamment suite à l’assassinat de l’opposant Chokri Belaid le 6 février dernier.
WMC/TAP