ésident Nicos Anastasiades le 15 mars 2013 à Bruxelles avec Herman Van Rompuy (de dos) et David Cameron (Photo : Bertrand Langlois) |
[17/03/2013 06:51:33] NICOSIE (AFP) Le Parlement chypriote devait se réunir dimanche pour entamer le processus de ratification du plan de sauvetage “douloureux” négocié avec l’Union européenne, qui a exigé, en contrepartie d’un prêt de 10 milliards d’euros, que tous les dépôts bancaires soient taxés.
Le président Nicos Anastasiades, rentré de Bruxelles samedi soir, a annoncé qu’il s’adresserait à la nation dimanche au sujet du plan conclu samedi à l’aube pour sauver le pays de la banqueroute, le premier dans l’Union européenne à mettre largement à contribution l’ensemble des déposants.
“La solution que nous avons choisie est douloureuse, mais c’était la seule qui nous permettait de continuer nos vies sans remous”, a assuré samedi M. Anastasiades, soulignant le risque “d’effondrement” de tout le système bancaire de l’île.
Le président doit s’exprimer devant la Commission des Finances du Parlement à 09H00(07H00 GMT) puis devant l’ensemble des députés à 09H30 GMT.
Le parti de centre-droit Diko, qui s’était allié au Disy de M. Anastasiades et avait soutenu la candidature de ce conservateur lors de l’élection présidentielle de février, doit se pencher sur les détails de l’accord conclu avec l’Eurogroupe à 10H30 GMT, avant une assemblée plénière du Parlement à 14H00 GMT.
é des clients le 16 mars 2013 à Nicosie (Photo : Barbara Laborde) |
Le Parlement est engagé dans une course contre la montre pour valider cet accord avant que les banques ne rouvrent leurs portes mardi matin, lundi étant férié. De nombreux déposants mécontents ont en effet fait état de leur intention de retirer leurs fonds des banques.
Mais les débats risquent d’être houleux, le parti communiste Akel, qui dispose de 19 sièges sur 56 au Parlement, et les socialistes de l’Edek (5 sièges) ayant d’ores et déjà rejeté selon les médias chypriotes le plan de sauvetage, également critiqué au sein du Diko (8 sièges).
Chypre avait initialement demandé 17 milliards d’euros. Afin de réduire leur participation à ce prêt, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d’instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur tous les dépôts bancaires en-deçà de 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil.
Ces prélèvements, censés rapporter 5,8 milliards d’euros, seront appliqués à toutes les personnes résidant sur l’île.Les taxes sur le capital et les intérêts des dépôts seront entièrement compensées par la distribution d’actions, a précisé le ministre des Finances Michalis Sarris.
Bank of Cyprus, la première banque de Chypre, qui avait dû solliciter l’aide du gouvernement en raison de ses pertes liées à la crise grecque, a qualifié les décisions prises à Bruxelles de “douloureuses et surprenantes”, estimant “parfaitement compréhensible que l’opinion publique soit inquiète”.
Une centaine de personnes ont manifesté samedi soir devant le palais présidentiel, a constaté un photographe de l’AFP, et une autre manifestation était prévue devant le Parlement dimanche matin. Le candidat déçu aux élections présidentielles de février, George Lillikas, qui avait fait campagne contre le plan de sauvetage, a appelé à une mobilisation mardi.
Dans ses négociations avec l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement a également dû céder sur une autre ligne rouge et accepter la hausse de l’impôt sur les sociétés.