à la Bourse de Tokyo, le 15 mars 2013 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
[18/03/2013 07:27:33] TOKYO (AFP) La Bourse de Tokyo a clôturé lundi en forte baisse de 2,71% à cause d’une recrudescence des craintes pour la zone euro, après l’annonce d’une taxe sur les dépôts bancaires à Chypre en échange d’un plan de sauvetage.
A la clôture, l’indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 340,32 points à 12.220,63 points. Il s’agit de son plus fort recul en pourcentage depuis dix mois.
L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 2,22%, lâchant 23,31 points à 1.028,34 points.
L’activité a été intense, avec 3,11 milliards d’actions échangées sur le premier marché.
Les investisseurs tokyoïtes ont vendu à cause d’un net repli de l’euro et d’une forte remontée du yen, suite aux annonces sur un plan d’aide européen à Chypre intervenues pendant le week-end.
Un prêt de 10 milliards d’euros devrait être versé à Nicosie, en difficulté financière, en échange d’une taxe sur tous les dépôts bancaires à Chypre. Ce plan a fait ressurgir le spectre de la crise d’endettement en zone euro, négligée ces derniers mois par des marchés optimistes pour l’activité mondiale malgré des indicateurs mitigés.
“Cette situation pourrait bien entraîner un retour de la frilosité des investisseurs dans le monde”, a prévenu David Baran, dirigeant du gestionnaire d’actifs Symphony Partners, cité par l’agence Dow Jones Newswires.
L’euro a chuté lundi et ne cotait plus que 121,75 yens à 15H00 heure de Tokyo (06H00 GMT), contre 124,61 yens vendredi à 21H00 GMT.
Cette forte poussée du yen a pesé sur les cours des groupes exportateurs nippons, dont la valeur des revenus à l’étranger, une fois convertis en yens, diminue lorsque la devise japonaise se renforce.
Parmi les constructeurs d’automobiles, Toyota a freiné de 3,39% à 4.850 yens, Honda de 3,40% à 3.690 yens et Nissan de 3,45% à 951 yens.
Les fabricants d’électronique ont souffert aussi et Sony a chuté de 6,77% à 1.555 yens, après avoir bondi de près de 11% vendredi.
Sharp a baissé de son côté de 2,54% à 307 yens. En difficulté financière, il a annoncé dans la matinée le report du versement d’un apport de fonds en provenance de l’américain Qualcomm, apparemment causé par des difficultés à fixer un prix d’achat de nouvelles actions Sharp satisfaisant pour les deux parties.
Panasonic, à qui la presse prête l’intention d’arrêter sa production d’écrans TV à plasma vers 2014, a grappillé au contraire 0,58% à 692 yens.
M. Baran s’est néanmoins voulu rassurant pour le marché tokyoïte, où l’indice Nikkei a gagné plus de 40% depuis le mois de novembre à la faveur d’une chute du yen et d’espoirs d’une politique monétaire toujours plus souple de la Banque du Japon (BoJ).
“Au vu des attentes vis-à-vis de la BoJ, l’euro devrait chuter davantage vis-à-vis du dollar que du yen. Le marché d’actions japonais, même s’il a récemment progressé, n’est absolument pas à son plus haut niveau historique comme peut l’être le marché américain”, a-t-il expliqué.
Reste que de nombreux secteurs sensibles aux vents de la conjoncture ont dévissé lundi, comme la sidérurgie: Nippon Steel & Sumitomo Metal a fondu de 3,50% à 248 yens et JFE Holdings de 3,89% à 1.876 yens.
Le secteur bancaire a plié sous les craintes de voir la taxe chypriote sur les dépôts entraîner une panique financière sur la petite île méditerranéenne: Mitsubishi UFJ Financial Group a perdu 3,12% à 558 yens, Mizuho Financial Group 2,35% à 207 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group 2,71% à 3.935 yens.