Les Bourses européennes chutent, regain d’inquiétudes à cause de Chypre

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éléphone à la Bourse de Francfort, le 14 mars 2013 (Photo : Arne Dedert)

[18/03/2013 09:41:32] PARIS (AFP) Les Bourses européennes chutaient lors des premiers échanges lundi, plombées par un regain d’inquiétudes en zone euro après l’annonce d’une taxe sur les dépôts bancaires à Chypre en échange d’un plan de sauvetage international visant à éviter à l’île une cessation de paiement.

Vers 09H15 (08H15 GMT), Madrid affichait la plus forte baisse à -2,45%, suivie par Milan (-2,15%), Paris (-2,01%), Francfort (1,58%) et Londres (1,37%).

Cette décision radicale et inédite va mettre les banques de l’ensemble de la zone sous pression. “Les valeurs bancaires vont être au centre des préoccupations des investisseurs et des fortes baisses sont attendues à l’ouverture”, souligne le courtier IGMarket.

Si, a priori, les banques allemandes et françaises devraient être moins touchées que celles de l’Espagne ou de l’Italie, les analystes s’inquiètent d’un risque de contagion.

Economiste chez Natixis, Philippe Waechter s’interroge sur l’éventualité d'”une défiance des résidents vis-à-vis des dépôts bancaires” dans les autres pays de la zone euro.

“On a le sentiment que la crise de la zone euro pourrait réapparaître et qu’on pourrait avoir un effet de contagion, d’où la réaction du marché ce matin”, a commenté Shane Oliver, chef économiste chez AMP Capital à Sydney.

Les Bourses asiatiques ont déjà donné le ton un peu plus tôt, Tokyo finissant sur une forte baisse de 2,71% et Hon Kong perdant 2%.

La zone euro et le FMI ont trouvé samedi un accord sur un plan de sauvetage d’un maximum de 10 milliards d’euros pour Chypre en échange d’un prélèvement exceptionnel sur les dépôts bancaires qui rapportera près de 6 milliards.

Chypre est ainsi le cinquième pays de la zone euro à bénéficier d’un programme d’aide internationale.

Le montant de l’aide est très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal, à l’Irlande et pour renflouer le secteur bancaire espagnol.

Mais, chose nouvelle, pour réduire leur participation, les bailleurs de fonds ont demandé à Nicosie d’instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur les dépôts bancaires en-deçà de 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil, ainsi qu’une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts.

A ces taxes s’ajoutent des privatisations et une hausse de l’impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%.

Le président chypriote Nicos Anastasiades a estimé dimanche avoir choisi l’option “la moins douloureuse”, tout en espérant que l’Eurogroupe amende ses décisions pour limiter l’impact sur les petits déposants.

Le Parlement doit se réunir lundi pour entamer le processus de ratification du plan de sauvetage. Le vote est prévu vers 14H00 GMT.

Affecté lui aussi, l’euro s’affichait lundi matin vers 09H15, à 1,2935 dollar contre 1,3075 dollar vendredi soir.

Sur le marché obligataire, les taux à long terme de l’Espagne et de l’Italie se tendaient mais de manière limitée, Madrid voyant toutefois ses taux d’emprunt repasser au-dessus de 5% contre 4,996% vendredi.

Le marché pétrolier se repliait lui aussi nettement lundi matin, à Singapour. Le baril de “light sweet crude” (WTI) perdait 1,18 dollar à 92,27 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord reculait de 1,34 dollar à 108,48 USD.