à Paris (Photo : Martin Bureau) |
[18/03/2013 18:13:18] PARIS (AFP) La majorité des élus du Comité central d’entreprise de PSA a donné lundi son feu vert aux plans sociaux prévus pour l’usine de Rennes et celle d’Aulnay, qui est vouée à la fermeture en 2014 et dont les salariés en grève ont une nouvelle fois manifesté pour contester les projets de la direction.
A grand renfort de pétards, fumigènes et pneus enflammés, environ 200 manifestants, essentiellement des salariés de l’usine PSA Peugeot Citroën d’Aulnay-sous-Bois en grève depuis le 16 février et sous tension, ont donné le ton en début d’après-midi devant le siège parisien du constructeur automobile: ils restent farouchement opposés au plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévu pour le site de Seine-Saint-Denis et revendiquent toujours “un CDI pour tous et une pré-retraite dès 55 ans”.
Les élus du CCE étaient consultés sur le projet d?accord concernant les mesures d?accompagnement pour les salariés d?Aulnay et pour les 1.400 suppressions de postes à Rennes. En décembre, les syndicats avaient donné un avis défavorable (CGT et CFDT s’étaient abstenus).
Lundi, les élus du CCE des syndicats FO, CFE-CGC, CFTC et SIA-GSEA ont voté en faveur du plan, soit 15 des 20 élus. Les deux élus CGT (1er syndicat avec 23%) ont voté contre. Pour la CFDT, deux ont voté contre, un s’est abstenu.
Par ailleurs, les syndicats du groupe FO, CFE-CGC, CFTC, SIA-GSEA et y compris la CFDT ont indiqué qu’ils signeraient le projet d’accord. Des dissensions au sein de la CFDT sont apparues : au niveau du groupe, la CFDT va donner son aval au plan, alors que la CFDT d’Aulnay conteste depuis des mois –aux côtés de la CGT et SUD — les mesures prévues.
à Paris (Photo : Martin Bureau) |
L’accord est “très largement majoritaire” avec la signature prévue de cinq organisations syndicales représentatives (sur six) qui représentent 76% des salariés, a dit à la presse Denis Martin, directeur industriel.
Ce qui n’empêchera pas les salariés d’Aulnay de “se battre jusqu’au bout”, a lancé aux manifestants Jean-Pierre Mercier (CGT). “Ce n’est pas aux délégués centraux de décider pour les salariés d’Aulnay et de donner à la direction l’autorisation de nous licencier”, a renchéri José Dequeiroz, délégué du personnel CFDT d’Aulnay.
Après d’ultimes consultations, la validation du plan social devrait intervenir dans la deuxième quinzaine d’avril.
“Plusieurs solutions d’emploi pour chaque salarié”
Lors des négociations, les syndicats ont obtenu des améliorations sur l’accompagnement des salariés touchés par la restructuration (11.214 suppressions de postes envisagées entre mai 2012 et mi-2014). Le projet d’accord prévoit des mesures de mobilité externe vers une entreprise venue s’installer sur les sites d’Aulnay ou de Rennes, l’accompagnement des mobilités internes ou des transitions professionnelle vers des entreprises partenaires du groupe, un dispositif senior.
La question de l’emploi demeure la principale pierre d’achoppement pour des salariés d’Aulnay.
“A chaque salarié nous proposons plusieurs solutions d’emploi”, a assuré Denis Martin.
Selon lui, à ce jour, “il y a 3.750 solutions de reclassement identifiées pour les salariés d’Aulnay (2.550 salariés en CDI au 1er février): 1.650 solutions de reclassement en interne, 800 dans la réindustrialisation du site, 800 en CDI via le cabinet Sodie, 300 dans le cadre de transfert vers des entreprises comme la SNCF ou la RATP. Enfin 200 postes sont prévus pour des personnels fragiles face à l’emploi.
A Rennes, 1.800 solutions de reclassement sont comptabilisées, selon M. Martin, dont 400 en mobilité interne, 800 dans le cadre de la réindustrialisation et 600 CDI à l’extérieur via le cabinet Sodie.
Les chiffres ne rassurent en rien les grévistes d’Aulnay (moins de 200 selon la direction) qui disent “n’avoir pas encore vu la couleur de ces solutions de reclassement”.
Selon Philippe Julien, secrétaire CGT d’Aulnay, “les 3.750 postes de reclassement évoqués par la direction, c’est du flan! S’ils ont vraiment des possibilités de postes, que la direction les mettent dans l’accord et que le gouvernement contresigne”.
D’ores et déjà, plusieurs actions en justice ont été lancées (par SUD et la fédération métallurgie CGT) pour demander l’annulation des plans sociaux.