éléphone portable (Photo : Damien Meyer) |
[19/03/2013 21:20:13] PARIS (AFP) Iliad, maison mère de Free, dont l’offre mobile a conquis 5,2 millions d’abonnés en une année, a vu ses bénéfices plonger de 26% en 2012 en raison des lourds investissements nécessités par ce lancement.
Le bénéfice net ressort à 186,5 millions d’euros, contre 251,8 millions l’année précédente, un niveau toutefois meilleur qu’attendu par les analystes.
Le titre Iliad a fini en forte hausse de 5,21% à 157 euros mardi à la Bourse de Paris, dans un marché en baisse de 1,30%.
Le groupe a investi en 2012 près de 950 millions d’euros, soit 30% de son chiffre d’affaires, et il compte maintenir “un même ordre de grandeur pour l’année 2013” afin d’accompagner la “très forte croissance” du groupe, a indiqué à l’AFP son directeur général, Maxime Lombardini.
“Nous avons une activité fixe extrêmement dynamique et qui génère de la trésorerie de manière assez massive pour nous permettre de financer nos très importants investissements, en nous apportant le carburant pour financer nos activités fixes et mobiles”, a ajouté le directeur général.
Face à la baisse du résultat net, M. Lombardini a également souligné le fait que le résultat brut d’exploitation (Ebitda) était, lui, en croissance de 10,6%, ce qu’il a qualifié d'”assez exceptionnel pour une première année d’activité sur un lancement mobile”.
à Paris le 10 janvier 2012 (Photo : Thomas Coex) |
Le groupe, dont le chiffre d’affaires 2012 a bondi de près de 50%, à 3,1 milliards d’euros, a vu son Ebitda atteindre 921,4 millions d’euros grâce à de bonnes performances commerciales, ce qui lui a permis de “compenser l’effet dilutif des pertes d’Ebitda de ses activités mobiles par la très forte croissance de ses activités fixes”.
L’Ebitda du fixe représente en effet 967,5 millions d’euros quand celui du mobile accuse une perte de 46,1 millions.
Le résultat brut d’exploitation tient en effet compte du coût de l’accord d’itinérance passé par Free Mobile pour utiliser le réseau d’Orange, estimé en moyenne à 500 millions d’euros par an, a souligné le directeur financier d’Iliad Thomas Reynaud, lors d’une conférence de presse.
Le directeur général d’Iliad a également souligné qu’avec un ratio d’endettement de 1,16 et plus de 1,5 milliard d’euros de liquidités, Iliad restait “l’un des opérateurs les moins endettés en Europe”.
“Nous avons fait le choix d’utiliser l’intégralité de nos ressources financières pour développer nos réseaux”, a indiqué M. Reynaud.
à Paris le 26 juin 2012 (Photo : Kenzo Tribouillard) |
Le groupe va ainsi verser un dividende de 21 millions d’euros, soit 0,37 euro par action à ses actionnaires, comme l’année précédente, soit bien moins que ce que ses concurrents versent à leurs actionnaires, a-t-il ancore assuré.
M. Lombardini a confirmé la poursuite d’un “plan d’investissement volontariste” d’Iliad alors que le groupe a encore récemment vu sa volonté de construire son réseau mobile propre mise en cause par les ministres Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin qui l’ont qualifié de “passager clandestin”, dans une tribune sur le secteur télécoms dans Le Figaro.
“Un passager clandestin qui investit 30% de son chiffre d’affaires chaque année, il en faudrait beaucoup en France”, a rétorqué M. Lombardini, ajoutant: “nous avons tout intérêt à déployer notre réseau” dans un régime de concurrence par les infrastructures.
Concernant le déploiement de son réseau mobile, Iliad indique en effet avoir raccordé en 2012 près de 1.500 nouveaux sites de son réseau mobile et ainsi disposer de 2.200 sites déployés, afin d’atteindre une couverture de plus de 40% de la population, selon la définition du gendarme des télécoms, l’Arcep.
Fin 2012, Iliad comptait 5,364 millions d’abonnés à ses offres fixes, contre 4,8 millions un an plus tôt, soit environ 564.000 clients en plus, a-t-il indiqué. En à peine une année d’existence, le groupe a enregistré 5,2 millions d’abonnés mobiles.
Iliad vise donc un chiffre d’affaires “de plus de 4 milliards” d’ici 2015. En attendant, il table sur une croissance de plus de 5% de son chiffre d’affaires dans le fixe cette année. Dans le mobile, Free représentait fin 2012 8% de parts de marché et il veut atteindre “à moyen terme” une part de marché de 15% et de 25% à “long terme”.