La hausse des prix des matières premières aux pays pauvres (CNUCED)

Par : Tallel

matieres-premieres-pauvres-2013.jpgLa Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement, à l’occasion d’un Forum mondial sur les produits de base, a estimé que la hausse continue des prix des matières premières ces dernières années n’a pas profité à tous les pays pauvres.

«Après trois décennies de stagnation, les cours des produits de base ont affiché depuis 2002 la reprise la plus durable et la plus notable de l’histoire moderne, a indiqué la CNUCED et cité par le portail normandie.com. Cependant, ajoute l’organisation onusienne, même si «dans le même temps, les revenus d’exportation des pays en développement dépendant des produits de base ont augmenté… cette hausse ne s’est pas traduite par des taux de croissance économique et de réduction de la pauvreté comparables».

C’est que les pays exportateurs n’ont pas su ou pu diversifier leur économie, et ce étant donné que, selon Supachaï Panitchpakdi, le secrétaire général de la CNUCED, «des prix plus élevés ne suffisent pas. Il faut une stratégie plus large de croissance».

En effet, des céréales, comme le blé et le riz, ont vu leurs prix augmenter de 170% entre 2000 et 2012, celui du mais de 200%, a précisé la CNUCED dans un document de référence préparé pour le Forum. Dans le même ordre d’idées, les prix des matières premières, hors pétrole, ont atteint l’an dernier un sommet historique, équivalent à 2,4 fois la moyenne de la période 1960 à 2012.

Idem pour les cours des minerais et métaux qui ont été environ trois fois plus élevés que la moyenne 1960-2012, ceux de l’or ont battu des records en 2012; le baril s’étant maintenu à un niveau élevé, soit 105 dollars.

Par ailleurs, les exportations de matières premières ont été multipliées par cinq entre 1995 et 2011, et que leur commerce a constitué 33% du commerce des marchandises en 2011, contre 24% en 1995.

Du coup, certains pays ont pu profiter de ce boom, allant jusqu’à enregistrer un taux de croissance moyen de 5% par année entre 2002 et 2012, a relevé la CNUCED. «Le PNB du groupe de pays qui dépendent principalement de l’exportation des matières premières a triplé entre 2000 et 2011 et la pauvreté y a reculé d’un quart».

Ceci dit, la CNUCED souligné que «ce boom n’a pas profité à certains pays pauvres, importateurs de produits alimentaires». La preuve en est que la Banque mondiale estime à 44 millions de personnes supplémentaires ayant glissé dans l’extrême, à cause de la hausse des prix alimentaires en 2011.

In fine, les experts s’accordent sur un point: le secteur extractif étant crée peu d’emplois dans le pays producteur et par conséquent ayant peu d’impact sur la réduction de la pauvreté, faute d’investissements, il est impératif de revaloriser le secteur de l’agriculture qui se fera parallèlement avec la transparence du marché des produits de base.

———————

Lire tout l’article