à Peyragudes, dans les Pyrénées (Photo : Gaizka Iroz) |
[21/03/2013 15:41:25] GRENOBLE (AFP) La saison 2012-2013 s’annonce comme un bon cru pour les stations de ski françaises, grâce à d’abondantes chutes de neige à toutes les altitudes, ce qui devrait permettre de compenser le positionnement tardif des vacances de printemps, prévues à des dates peu propices à la pratique du ski.
“On est sur les mêmes traces que l’an passé, qui avait été une bonne saison”, lâche sobrement Laurent Reynaud, délégué général de DSF, qui fédère 238 opérateurs de remontées mécaniques dans l’Hexagone.
L’hiver dernier, la France avait totalisé pas moins de 55,3 millions de journées-skieurs (+3%), retrouvant le titre de première destination mondiale pour le ski.
“C’est une satisfaction générale”, note aussi Jacques Guillot, vice-président de l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM).
La saison a commencé en fanfare avec des chutes de neige précoces et abondantes. La station Isola 2000 (Alpes-Maritimes) a ainsi enregistré son meilleur mois de décembre depuis 1971.
“Le tout début de saison a été excellent”, reconnaît Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme. “Après, ce n’est pas si exceptionnel que ça”.
çaises, à Val Thorens (Photo : Philippe Desmazes) |
Fait marquant cependant, la fréquentation a été relativement homogène sur l’ensemble des massifs français, à l’image de l’enneigement.
Le bilan des vacances d’hiver (16 février-17 mars) est ainsi jugé “satisfaisant sur l’ensemble des massifs et à toutes les altitudes, voire très satisfaisant dans les Pyrénées, le Jura, les Vosges et le Massif central ainsi que dans les stations de faible altitude”, remarque l’Observatoire national des stations de montagne ANMSM – Atout France.
Alors que le plus gros de la saison est déjà écoulé, le niveau d’activité est estimé “en hausse par rapport à l’an passé dans tous les massifs”, à l’exception des Alpes du sud qui constatent une stagnation, selon la même source.
Dans les Pyrénées, les vacances d’hiver “ont été bonnes, voire excellentes” avec des taux de remplissage de l’ordre de 85-95% dans les grandes stations, selon Hervé Mairal, porte-parole des 38 stations pyrénéennes.
En Savoie et Haute-Savoie, deux départements qui concentrent les plus grandes stations, on s’attend même à “titiller les 40 millions de nuitées touristiques”, ce qui serait un record historique, affirme Vincent Rolland, coprésident de Savoie Mont Blanc Tourisme.
“Globalement, le chiffre d’affaires est en avance de 3 à 4% par rapport à l’an dernier. Vu le contexte économique général, on peut déjà parler de saison très satisfaisante”, juge M. Rolland. “Le ski, c’est un remède anti-crise”, sourit-il.
Depuis quelques années, les sports d’hiver font preuve d’une grande résistance aux turbulences économiques.
Le record de fréquentation des stations françaises a ainsi été battu lors de la saison 2008/2009 en pleine crise financière internationale.
“Le ski résiste bien à la crise car sa clientèle est moins impactée. Ce sont des CSP+ (catégories socioprofessionnelles supérieures), ceux qui réduisent le moins leur budget vacances”, analyse Didier Arino.
La saison en cours devrait se placer au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, sans toutefois établir de nouveau record.
“Un bon cru mais pas exceptionnel”, résume Jacques Guillot.
Les professionnels s’attendent en effet à une fin de saison morose. “On est en train de freiner très fort. Le mois d’avril ne décolle pas” en termes de réservations, remarque Laurent Reynaud.
Les vacances de printemps tardives (du 13 avril au 12 mai) pénalisent les amateurs de glisse.
“Beaucoup de vacanciers n’auront plus la tête au ski même si les conditions d’enneigement restent très bonnes”, regrette Vincent Rolland.