L’arrivée de Free Mobile n’a pas “sinistré” le secteur, selon l’Arcep

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écran (Photo : Damien Meyer)

[21/03/2013 19:20:44] PARIS (AFP) Le président de l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a estimé jeudi que l’arrivée de Free Mobile sur le marché n’avait pas “sinistré” le secteur et qu’il n’y avait pas eu d’incidences sur les investissements et l’emploi des opérateurs.

Commentant “l’ambiance” du marché des télécoms lors d’un point presse, M. Silicani a indiqué que l’Arcep “comme chaque année en début d’année”, a reçu “un Scud sur la tête”, en évoquant la révélation d’un “vrai-faux rapport du gouvernement” sur l’Arcep la semaine passée.

“On est habitué, ce qui fait que l’effet finit par être beaucoup moins significatif”, a-t-il toutefois ajouté.

La semaine dernière, le gouvernement a violemment critiqué l’Arcep dans un rapport confidentiel, l’accusant notamment d’avoir “favorisé, d’abord sur internet puis plus récemment dans le mobile, l’apparition de modèles à bas prix” – une référence à peine voilée à Free – et ainsi d’avoir “mis sous forte pression l’ensemble des opérateurs et contribué à diminuer leurs capacités d’investissement”.

“On est très loin d’un marché dynamité, d’un secteur dévasté, sinistré, comme j’ai pu le lire”, a répondu jeudi Jean-Ludovic Silicani, soulignant que les acteurs des télécoms avaient réussi à “maintenir l’activité, l’investissement et l’emploi” en 2012.

L’investissement total fixe et mobile des opérateurs a atteint en 2012 un niveau “record, historique”, dépassant les 9 milliards d’euros, “une très bonne nouvelle qui n’est pas une surprise pour l’Arcep”, selon M. Silicani, qui s’est également félicité que les opérateurs aient tous annoncé qu’ils maintiendraient, au minimum, leurs investissements pour 2013.

Concernant l’emploi, direct comme indirect, “il est à peu près stable, on n’est ni dans les -60.000 emplois évoqués dans une étude universitaire, ni dans les +60.000 emplois d’une autre étude universitaire”, a déclaré M. Silicani.

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à Paris (Photo : Ana Arevalo)

L’Arcep avait pour sa part indiqué en mars 2012 que l’arrivée de Free Mobile sur le marché de la téléphonie pourrait détruire jusqu’à 10.000 emplois chez ses concurrents.

Les chiffres provisoires pour 2012 dont l’Arcep a eu connaissance montrent en effet une “stabilité des effectifs directs chez les opérateurs autour de 129.000 emplois”. L’emploi indirect est toutefois “plus difficile à évaluer”, selon l’Arcep.

Les centres d’appels ont connu une croissance de 4% de leur chiffre d’affaires en 2012, “il n’y a donc pas de raison, s’il y a eu une baisse de l’emploi, qu’elle soit due à la baisse du chiffre d’affaires des télécoms”, a souligné M. Silicani.

Il y a par contre eu un impact sur les réseaux de boutiques. The Phone House a par exemple prévu un plan social, (suspendu pour le moment). Mais la suppression de quelques centaines d’emplois, est “plus due à des choix des opérateurs d’internaliser ces fonctions”, estime le président de l’Arcep.

Au total, les trois opérateurs, France Télécom, SFR et Bouygues Telecom réunis, ont toutefois vu au cours de l’année 2012 leur chiffre d’affaires baisser de 3,5% et leur résultat brut d’exploitation chuter de 11,2%.

“En 15 ans, le marché des télécoms s’est accru de 70% en valeur et de 133% en volume”. En 2012 le marché de détail a un peu baissé, mais il a toutefois “baissé un peu moins qu’entre 2010 et 2011, donc c’est une baisse très limitée”, a renchéri M. Silicani.

Au niveau des prix, le marché a été marqué depuis son ouverture à la concurrence par des périodes de baisse des prix suivies de plateaux, a indiqué M. Silicani. “On peut raisonnablement penser qu’on devrait retrouver un nouveau plateau de prix moyens”, a ajouté le président de l’Arcep, sans toutefois pourvoir dire quand.