études économiques (Insee) à Paris (Photo : Loic Venance) |
[21/03/2013 21:21:55] PARIS (AFP) L’économie française va connaître une croissance “quasi nulle” pendant toute la première moitié de 2013, a annoncé l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa note de conjoncture de mars diffusée jeudi soir.
L’évolution du produit intérieur brut (PIB) en janvier-mars par rapport au trimestre précédent a été révisée à la baisse à 0,0% contre une estimation de +0,1% donnée dans la note de décembre. La prévision de +0,1% pour le deuxième trimestre reste inchangée.
La croissance est “quasi-nulle, un peu à l’image de ce que l’on voit en zone euro en moyenne” pour le premier semestre, a déclaré à la presse le chef du département de la conjoncture de l’Insee, Cédric Audenis.
“Globalement, le climat est dégradé mais pas plus qu’il y a six mois”, a-t-il ajouté: “en fait la situation économique française est relativement stable depuis plusieurs semestres”.
“Les moteurs intérieurs de la croissance sont à l’arrêt, tant la consommation des ménages avec un pouvoir d’achat en berne, l’investissement logement avec le BTP qui est dans une phase basse du cycle, et l’investissement des entreprises évidemment avec des perspectives d’activité faibles”, a-t-il résumé.
L’institut maintient son estimation annoncée le 14 février d’une contraction de 0,3% de l’activité au quatrième trimestre et de croissance nulle sur toute l’année 2012.
Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, était convenu mi-février que la prévision du gouvernement d’une croissance à 0,8% en 2013 devrait être “repensée”. Mardi, il a précisé que la prévision de croissance de 0,1% pour la France en 2013 établie par la Commission européenne était une “base de travail” pour l’hypothèse que le gouvernement va lui-même fixer dans les prochains jours.
Selon les calculs de l’Insee, pour parvenir à la croissance ténue de 0,1% sur l’année 2013, il faudrait que l’activité économique du pays progresse de 0,2% au troisième trimestre et de 0,3% au quatrième trimestre.
“Conséquence directe de l’absence de croissance”, le chômage va encore grimper, a souligné le statisticien. Son taux devrait continuer d’augmenter pour atteindre 10,6% de la population active en métropole mi-2013 et 11% avec les départements d’outre-mer. Cette prévision est légèrement plus pessimiste que celle de décembre 2012. L’Insee tablait alors sur 10,5% en métropole et 10,9% DOM compris.
L’Institut indique par ailleurs que 74.000 postes devraient être supprimés au premier semestre 2013 dans les secteurs marchands, après 91.000 au second semestre 2012.
L’emploi marchand “continuerait de pâtir de la faiblesse de l’activité et son repli se poursuivrait, même si les premiers effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi tempéreraient quelque peu cette baisse (15.000 emplois inscrits à l’horizon 2013)”, estime l’Insee. L’emploi non marchand serait quant à lui “à nouveau en hausse grâce aux emplois aidés”.
Le pouvoir d’achat individuel “aurait reculé de 0,8% en 2012, alors qu’il était quasiment stable en 2011 (-0,1%)”. L’Insee prévoit une baisse de 0,2% au premier semestre 2013.
La consommation des ménages devrait être “quasi stable” au premier semestre (0,0% au premier trimestre et +0,1% au deuxième). Quant à l’investissement des entreprises, autre moteur interne, il devrait continuer de reculer (-0,5% sur chacun des deux premiers trimestres).
“La contribution des échanges extérieurs à la croissance resterait légèrement positive début 2013 (0,0 point au premier trimestre puis +0,1 point au deuxième)”, prévoit l’Insee.