Une rencontre-débat, organisée par le ministère des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle, à l’occasion de la Journée internationale pour le droit à la vérité, s’est tenue jeudi 21 mars à Tunis sur le thème “La vérité dans ses différentes dimensions” philosophiques, historiques, sociologiques, juridiques et artistiques.
Le ministre de la Culture, Mehdi Mabrouk, a indiqué, à cette occasion, que la vérité est une question à dimensions multiples et que le processus de justice transitionnelle, dans ses aspects strictement juridique et législatif, ne peut se construire sans l’inscription de la recherche de la vérité dans les préoccupations de toutes les structures sociales.
Aucun des processus de justice transitionnelle ne peut avancer sans le respect du droit à la différence, a-t-il précisé.
Pour sa part, le ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle, Samir Dilou, a fait remarquer que la diffusion médiatique de la vérité peut “transformer le bourreau en victime et vice versa”.
De son côté, Ali El-Hersi, secrétaire général du centre Ezzeitouna d’études stratégiques, a indiqué que la dictature était une réalité tangible et une phase de l’histoire qu’il convient de ne pas occulter. Il importe de s’inspirer des travaux des centres académiques de recherche, qui sont les mieux habilités à construire la vérité selon des méthodologies scientifiques adaptées, a-t-il dit.
Houcine Bouzaïne, avocat près la Cour de cassation à Siliana, est intervenu pour expliquer que la vérité ne constitue pas la priorité absolue pour le système juridique, car d’autres priorités prévalent, dont la stabilité sociale et l’intérêt général.
La vérité, dans le projet de loi sur la justice transitionnelle, est liée aux importantes violations méthodiques qui ont précédé la révolution du 14 janvier 2011, soulignant que la victime demeure le principal axe et la pierre angulaire du processus de recherche de la vérité, a ajouté Bouzaiane.
WMC/TAP
