«L’investissement dans l’expérience transitoire tunisienne est un investissement dans la démocratie», a affirmé, jeudi 21 mars, Moncef Marzouki à Berlin où il est visite.
Lors d’une rencontre-débat organisée par la Fondation Koerber, Marzouki a rendu un hommage renouvelé au gouvernement allemand pour son soutien constant au processus de transition démocratique engagé par la Tunisie. «La Tunisie est une carte gagnante. Sa Révolution a beaucoup plus de chances de réussir que d’échouer et son processus de transition démocratique ne peut plus faire marche arrière», a-t-il martelé devant un auditoire composé de représentants de la société civile, d’intellectuels, d’hommes politiques et d’universitaires.
«La Tunisie doit s’adapter ou périr», a-t-il soutenu, faisant part, à ce propos, de sa crainte de voir la Révolution tunisienne conduire au chaos et de contribuer, en conséquence, au retour de la dictature. «L’échec d’un processus de transition démocratique dépend en partie de son coût», a-t-il indiqué, estimant que «la Révolution syrienne a échoué avant même de commencer, compte tenu de son coût élevé en termes de pertes humaines et de dégâts matériels». «La Révolution tunisienne est la moins chère de toutes les révolutions du Printemps arabe», s’est-il félicité.
Par ailleurs, le président Marzouki a plaidé en faveur de l’établissement d’un Etat démocratique, qui favorise la cohabitation entre laïcs modérés et islamistes modérés. « Bannissons toute forme d’extrémisme et de fanatisme», a-t-il dit.
Il s’est félicité, à cet égard, de la réussite de la Troïka au pouvoir qui, a-t-il dit, «illustre le succès de l’équation entre un parti islamiste, un parti laïc et un parti modéré ». Dans le même contexte, il a affirmé avoir confiance en le président du Mouvement Ennahdha Rached Ghannouchi. «Je connais Rached Ghannouchi depuis 30 ans. Nous avons contribué ensemble à l’instauration de la stratégie de consensus», a-t-il indiqué.
D’autre part, il a souligné avoir convoqué une réunion, la semaine prochaine, avec tous les partis politiques aux fins de résoudre toutes les questions litigieuses.
En réponse à une question sur les Ligues de protection de la Révolution, il s’est prononcé «contre les formations qui agissent sous plusieurs couvertures, sous prétexte de protéger la Révolution». «Il ne peut y avoir de place en Tunisie aux formations ou aux milices qui prétendent défendre la Révolution. Elles doivent se transformer en des associations civiles ou se dissoudre», a-t-il conclu.
WMC/TAP