Goodyear : le gouvernement en quête d’un repreneur pour Amiens-Nord, pas d’offres

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à Rueil-Malmaison, le 7 mars 2013 (Photo : Lionel Bonaventure)

[22/03/2013 15:54:10] PARIS (AFP) Le gouvernement recherche un repreneur pour une partie des activités du site d’Amiens-Nord de Goodyear, a annoncé vendredi la CGT en marge du comité central d’entreprise, la direction indiquant ne pas avoir de proposition à ce stade, alors que quelque 300 salariés, inquiets pour leur emploi, ont manifesté dans le calme devant le siège de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).

Le représentant CGT Mickaël Wamen a annoncé cette décision du gouvernement de solliciter l’Agence française pour les investissements étrangers (AFII) peu avant la fin du CCE au siège du fabricant de pneumatiques à Rueil-Malmaison. Il a précisé que l’organisme, placé sous la tutelle du ministère de l’Economie, avait jusqu’à fin mai pour trouver un repreneur pour l’activité agricole qui concerne un peu moins de la moitié des quelque 1.200 salariés de l’usine. Il y a vu le signe de la “rentabilité” de cette activité, malgré les projets de la direction d’y mettre fin comme à celle de la production de pneumatiques tourisme.

La direction n’a pas confirmé le délai avancé par le syndicaliste, un porte-parole indiquant qu’à ce stade, le groupe n’avait “pas de contacts officiels de repreneurs, ni de propositions”. Elle a ajouté qu’elle étudierait toutes les offres qui se présenteront, y compris la Scop (coopérative) portée par la CGT qui doit détailler son projet samedi. La direction indique qu’elle “procèdera à un examen approfondi du dossier.”

Ni le ministère du Redressement productif, ni l’Afii n’étaient joignables vendredi.

Pendant le CCE, environ 300 salariés, venus de la Somme, s’étaient réunis dans le calme devant le siège, après avoir lancé des roses à leur arrivée aux forces de l’ordre. Deux semaines auparavant, un précédent rassemblement avait été émaillé de violences (19 blessés légers dans les rangs de la police, selon une source policière, et, selon la CGT, six chez les manifestants).

Un plan de départs volontaires n’est pas exclu

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évrier 2013 (Photo : Philippe Huguen)

Le CCE visait à poursuivre la procédure d’information sur le projet d’arrêt de la production et ses conséquences. Ce projet est le dernier d’une longue liste, tous avortés depuis 2007 sous la pression syndicale, essentiellement la CGT, majoritaire à Amiens-Nord et cible de vives critiques pour sa résistance acharnée. En 2008, un plan de suppression de 402 postes avait été évoqué, puis en 2009 un plan de 817 suppressions de postes, avant un projet d’arrêt de l’activité tourisme en 2011, trois procédures suspendues par le Tribunal de grande Instance de Nanterre. En 2012, un projet de plan de départs volontaires est mis sur la table avant d’être finalement retiré en l’absence d’accord.

Le plan de sauvegarde de l’emploi présenté le 31 janvier prévoit 1.173 suppressions de postes. Il est basé uniquement sur des départs contraints, à des conditions moins favorables que celles de 2012.

Une nouvelle action en justice a été lancée jeudi par le CCE pour contester ce plan social (l’audience est prévue le 17 mai au TGI de Nanterre) et une autre doit suivre pour obtenir de la direction des réponses précises sur des points techniques.

“La direction voulait ouvrir les négociations sur le volet social, mais c’est prématuré et il faut attendre la fin des travaux de l’Afii”, a commenté Didier Raynaud, élu CFDT au CCE. Selon lui, “la direction n’a qu’une envie, c’est d’enquiller la procédure”sur le projet de fermeture d’Amiens-Nord.

Concernant le plan de départs volontaires aujourd’hui à nouveau plébiscité par les syndicats (CFE-CGC, CFDT et CGT), le porte-parole de la direction a indiqué qu’un tel dispositif ne pouvait être envisagé “sans un plan de reprise de l’activité agricole”.

A Amiens-Nord, 206 salariés ont 55 ans et plus et le taux de chômage dans le bassin d’emploi est supérieur au taux national, ce qui risque de rendre “le repositionnement professionnel des salariés licenciés difficile”, note un récent rapport du cabinet Secafi, mandaté par le CCE.

Le cabinet a identifié deux acteurs du marché du pneu agricole susceptibles d’être intéressés pour une reprise partielle: Alliance et BKT, deux noms qui n’ont toutefois pas été évoqués vendredi.

Un nouveau CCE devrait se tenir le 22 mai.