[25/03/2013 06:56:48] PARIS (AFP) Après Marseille, Google France lance lundi à Lille le deuxième volet d’un projet de “digitalisation” des commerçants et artisans français encore peu présents sur internet malgré les promesses de retombées économiques, un vaste marché également courtisé par Facebook.
“Les Très petites entreprises (TPE) restent très éloignées d’internet, et cette situation évolue peu”, résume à l’AFP Christian Sainz, en charge du numérique à la CGPME, organisation patronale représentative des petites et moyennes entreprises.
Un quart seulement des entreprises de moins de 50 salariés a un site internet, et 9% d’entre elles sont présentes sur les réseaux sociaux, selon une étude publiée par la CGPME début 2012.
Pour l’organisation patronale comme pour Google, le constat est le même: ces petites structures “sont totalement perdues face à la révolution digitale”, commente à l’AFP Jean-Marc Tassetto, président de Google France.
“Une PME digitalisée croît et exporte deux fois plus. On sait aussi qu’en France, ce ne sont plus les grands groupes qui créent de l’emploi mais les PME, artisans et commerçants. Toutes les bonnes volontés doivent s’y mettre: nous sommes Américains de naissance mais c’est Google France qui mène cette initiative”, ajoute-il.
Lundi, Google France, en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie Grand Lille, lance son projet “Google pour les pros” afin d’aider les professionnels locaux “à mieux tirer parti de l’opportunité que constitue internet”.
L’initiative a été testée pendant un an à Marseille et sa région: “20.000 portes ont été poussées”, affirme M. Tassetto qui explique que 12 “coaches” – des jeunes formés par Google et habillés d’un Tshirt au logo du groupe – ont arpenté les rues et ont “fait du porte-à-porte, commerçant par commerçant”.
Pied à l’étrier
Dans 90% des cas sont proposés des produits et services Google gratuits: référencement, solution publicitaire, amélioration du site internet, etc. “En moyenne, six personnes contactées sur huit ont souhaité échanger avec le +coach+, et un peu moins de la moitié ont concrétisé en ligne ensuite”, indique le groupe.
Google France souhaite étendre son projet à d’autres villes: “notre ambition est d’entrer en contact d’ici fin 2013 avec 100.000 TPE, commerçants et artisans”.
“Google démarche de toutes petites structures, un marché atomisé qui est habituellement celui de PagesJaunes ou des petites agences web”, analyse Jean-François Longy, directeur général de CyberCité, agence webmarketing qui propose également des services Google et Facebook.
“L’initiative est positive et peut se révéler rentable pour ces nouveaux utilisateurs: Google met le pied à l’étrier mais fournit des outils basiques qui ont ensuite besoin d’être ajustés au quotidien, et ces professionnels n’ont souvent ni l’expertise ni le temps”, souligne-t-il.
Facebook a aussi lancé des initiatives à destination des TPE/PME – ateliers pratiques, crédits publicitaires gratuits, accompagnement personnalisé – pour leur permettre “d’amplifier le bouche-à-oreille dont elles bénéficient déjà et toucher directement leur public”.
Face à ces deux géants américains, la CGPME est fataliste: “si on veut développer son entreprise en utilisant internet, on n’a pas d’autre choix que d’utiliser Facebook pour les réseaux sociaux, et Google pour être référencé car il représente 95% des recherches en France”.
“Et si on se tourne vers PagesJaunes, on fait quand même appel à une entreprise américaine” car ses actionnaires majoritaires sont la banque Goldman Sachs et le fonds d’investissement KKR, soupire Christian Sainz.