La Cité des sciences invite au voyage dans le monde méconnu de l’économie

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éode, dans le parc de La Villette à Paris (Photo : Johanna Leguerre)

[25/03/2013 17:18:09] PARIS (AFP) Concurrence, croissance ou encore mondialisation et marchés boursiers, la Cité des sciences à Paris offre à partir de mardi l’opportunité de découvrir l’économie de manière ludique pour permettre de se repérer plus facilement dans une science qui, souvent, effraie.

“Nous avons cherché à incarner l’économie, à être proches du quotidien”, a expliqué à l’AFP Sophie Bougé, commissaire de l’exposition “L’économie: Krach, boom, mue?” qui se tient jusqu’au 5 janvier 2014 avec pour objectif de “donner les clefs pour comprendre”.

“Il fallait rester attractifs car l’économie a mauvaise presse en général, et il y a un déficit de connaissances”, a-t-elle poursuivi.

L’exposition est née car “l’économie était un sujet qui remontait souvent dans nos études auprès des visiteurs”, et la Banque de France –l’un des partenaires– “avait envie de s’essayer à la muséographie”.

Environ un tiers du matériel exposé devrait d’ailleurs se retrouver dans la Cité de l’économie et de la monnaie (CEM), projet piloté par la banque centrale qui doit ouvrir à l’été 2015.

Tout a été fait pour éviter une succession indigeste de graphiques, courbes et autres panneaux d’explications denses. Couleurs vives, ambiance aérée, petites bulles succinctes, simulateurs et autres ateliers didactiques jalonnent l’espace de 1.000 m2 arrangé en trois secteurs.

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à Paris (Photo : Boris Horvat)

Le visiteur est surpris dès l’entrée puisqu’il tombe nez à nez avec un appareil pour scanner les bagages, comme dans un aéroport. Quel rapport avec l’économie? C’est simplement un stratagème permettant de visualiser le circuit de fabrication d’un Airbus, d’une paire de jean’s ou d’un pack de yaourts.

L’exploration commence par de premiers pas, rapides, pour débroussailler le sujet: qui fait l’économie, quels sont les différents acteurs, les flux entre eux, l’histoire de l’économie avec un arbre généalogique depuis Aristote jusqu’aux derniers prix Nobel, en passant par Karl Marx.

Au coeur de la crise

“Nous expliquons que tout acte économique implique de faire des choix pour soi et pour la société”, a relevé Mme Bougé, devant un exemple de choix cornélien auquel est confronté un enfant: manger un bonbon tout de suite, ou attendre 30 minutes pour en avoir deux.

Une fois les bases posées, le visiteur pénètre dans une ville où il apprend le fonctionnement de l’économie: comment se fixe un prix –des molettes géantes permettent de visualiser l’effet de l’offre et de la demande–, comment fonctionnent les marchés boursiers grâce à des simulateurs de portefeuilles inspirés de cas réels, les enchères, le marché du travail.

Même l’économie domestique –qui représenterait jusqu’à un tiers du Produit intérieur brut (PIB) si elle était prise en compte à l’instar de l’économie souterraine– est valorisée au moyen d’une calculatrice géante qui permet d’additionner le coût de neuf tâches domestiques. Et l’économie numérique n’est pas en reste.

Indice qui n’est calculé que depuis 1934, le PIB et son évolution occupent une place de choix. Une sculpture représente le PIB mondial par habitant sur 2000 ans: plate jusqu’en 1870, elle grimpe de plusieurs mètres en un peu plus d’un siècle.

Une chronologie interactive offre 150 ans de croissance en France pour comprendre, à l’aide d’images et de mini-films, les différents éléments qui ont influencé l’histoire économique du pays entre 1860 et 2010.

Dernière étape, inévitable, pour un voyage complet dans le monde de l’économie: la crise, et l’explication de l’effet domino avec un vrai jeu aux pièces noires à l’exception d’une, blanche et fixe, incarnant le régulateur qui met un terme au phénomène.

“Après chaque crise, le pays a connu une mutation. D’où le titre de l’exposition”, a relevé Mme Bougé, qui attend 200.000 visiteurs pour cette exposition qui a coûté 1,7 million d’euros supporté à parité par la Cité des sciences et la BdF.

Un photomaton en fin de parcours permet au visiteur de partir avec un souvenir en poche, des billets de banque à son effigie.