Le ministre des Affaires religieuses, Noureddine El Khademi, a estimé, lundi 25 mars, que la levée des réserves émises à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) est une atteinte flagrante à la souveraineté nationale, à la spécificité culturelle et aux valeurs de l’Islam, notamment en ce qui concerne l’égalité dans l’héritage et le délai de viduité. Il s’exprimait dans le cadre du 2e cycle du «Forum de Tunis sur la modération» sous le thème «la famille dans la nouvelle Constitution», organisé lundi par le ministère des Affaires religieuses, à Tunis.
Il a souligné la nécessité d’approfondir la réflexion sur certaines questions cruciales figurant dans cette convention afin de parvenir, a-t-il dit, à un consensus national autour des définitions et concepts. «Nous sommes pour l’égalité et les pleins droits entre les hommes et les femmes. Mais, nous avons des réserves sur certains points inscrits dans cette convention, qui vont à l’encontre des dispositions du chapitre premier de la Constitution», a-t-il soutenu.
De son côté, Selma Sarsout, élue d’Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante, a déclaré que «nous ne sommes pas contre les conventions internationales ratifiées par la Tunisie, mais nous refusons la levée, à l’insu du peuple, des réserves à la CEDAW».
Pour sa part, l’enseignant Hassan Manai, de l’université de la Zitouna, a affirmé que cette convention est «un crime contre le peuple». Sa ratification, a-t-il ajouté, est une atteinte à la dignité de la femme tunisienne, à l’histoire du pays, à sa culture et à sa religion.
A noter que cette rencontre a vu la participation de prédicateurs et d’enseignants de l’université de la Zitouna.
WMC/TAP