Moncef Marzouki a déclaré lundi 25 mars à Doha, où il participe au 24e Sommet Arabe, que l’éradication du système de corruption exige la mise en place d’un système juridique efficace et transparent qui permet à la Tunisie post-révolution de réussir son processus de transition démocratique et d’instaurer un Etat de droit.
Lors d’une conférence-débat organisée au Centre des Nations unies pour la primauté du droit et la lutte contre la corruption à Doha sous le thème «l’instauration d’un Etat de droit et des institutions et la lutte contre la corruption en phase post-révolution», M. Marzouki a indiqué que la Tunisie n’a pas pu trouver à ce jour un équilibre entre une justice transitionnelle et une «justice vindicative» et que «la réalisation de la justice transitionnelle était possible durant les six premiers mois de la révolution… Sa réalisation à l’heure actuelle n’est pas chose facile».
La phase de transition, a-t-il ajouté, a favorisé un consensus possible entre les différents acteurs sur la scène politique, notant, toutefois, que ce consensus est «menacé».
Sur un autre plan, le président Marzouki a fait part de l’existence de groupes armés en Tunisie, estimant qu’ils constituent une menace pour la stabilité et la sécurité du pays. Il a néanmoins souligné la nécessité de traiter les personnes impliquées dans des actes menaçant la stabilité du pays dans le respect des droits humains.
Répondant à une question sur l’impact des enjeux extérieurs sur le processus de la révolution tunisienne, le président Marzouki a affirmé que «la révolution tunisienne était spontanée et avait surpris l’Occident qui a été dans l’incapacité d’en maîtriser l’orientation». Et d’ajouter: «La Tunisie ne permet à aucune partie de s’ingérer dans ses affaires intérieures et d’agir sur ses décisions souveraines», a-t-il assuré, soulignant que les relations de la Tunisie avec ses partenaires sont fondées sur le respect, la confiance mutuelle et la coopération constructive.
Par contre, a-t-il estimé en conclusion, c’est la question syrienne risque de menacer la sécurité régionale et nationale, devenue désormais une destination pour les groupes armés et les djihadistes dont plusieurs jeunes tunisiens.
WMC / TAP