Des associations et des syndicats tunisiens et étrangers ont réaffirmé, mercredi, leur soutien au doyen de la Faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba, Habib Kazdaghli, lors d’une conférence de presse tenue au campus universitaire d’El Manar dans le cadre du Forum Social Mondial.
Le doyen Habib Kazdaghli, qui comparaîtra le 28 mars 2013 pour la cinquième fois devant le tribunal de première instance de La Manouba, dans une affaire de violence, est soutenu par plusieurs associations présentes au Forum Social Mondial qui se déroule du 26 au 30 mars à Tunis.
La conférence s’est tenue en présence de plusieurs universitaires tunisiens et étrangers: Alain Messaoudi, professeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris, Marguerite Rollinde, de l’Université de Paris 8, Pierre Galaud, universitaire français, Jacques Fontaine de l’université de Besançon (France), Habib Mellakh, secrétaire général de l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires (ATDVU), Rabaa Ben Achour, présidente de l’ATDVU, et Khaled Nouicer, secrétaire général du syndicat de base de La Manouba (UGTT).
Ils ont considéré que le report du procès, plus de deux mois après la mise en délibéré, est “inquiétant” en raison du caractère politique de ce renvoi, des risques de voir l’affaire “s’éterniser” et des craintes pour la régularité du procès, “craintes partagées par l’Association des magistrats tunisiens qui a révélé l’ingérence du pouvoir exécutif dans cette affaire”, ont-ils souligné.
Un appel à la mobilisation a été lancé lors de cette conférence, à l’adresse des militants qui participent au Forum Social et de tous les défenseurs de la liberté, pour se rassembler et soutenir le doyen Kazdaghli, le 28 mars à 9h00 devant le Tribunal de première instance de La Manouba.
L’universitaire française, Marguerite Rollinde, a estimé qu'”il n’y a pas de solidarité sans justice sociale” et qu'”un intellectuel qui n’est pas libre n’est plus un intellectuel”, d’où, a-t-elle insisté, “la nécessité de combattre l’obscurantisme et le radicalisme”.
WMC/TAP