Des constituantes se sont engagées, mercredi 27 mars, à demander l’inscription dans la Constitution des droits de la femme inscrits dans le Code du Statut Personnel et du principe de la parité adopté lors des dernières élections.
Lors d’une rencontre organisée par le Centre de recherches d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF), la directrice générale, Dalanda Larguèche, a souligné la nécessité de renforcer le lobbying autour de la question de la constitutionnalisation du principe de la parité.
La rencontre du CREDIF, qui a porté sur la question de la parité dans les instances représentatives, s’inscrit dans le cadre d’une série de débats organisés avec les femmes élues à l’ANC en vue d’impulser le processus démocratique vers l’égalité et l’équité des chances entre hommes et femmes.
La rencontre vise à enrichir la discussion concernant le principe de la parité en tant que mécanismes nécessaires pour promouvoir la représentativité des femmes dans les instances politiques et pour réfléchir aux moyens permettant la constitutionnalisation du principe de la parité de manière à renforcer la participation politique de la femme et à relever les défis du processus démocratique.
Des participantes à la rencontre ont fait part de fortes craintes concernant des menaces contre les droits des femmes d’où la nécessité d’inscrire ces droits dans la Constitution afin de prévenir toute tentative de régression.
Lors de cette rencontre, la juriste Hafidha Chekir a passé en revue les entraves à une participation effective des femmes à la vie politique et publique. Elle a indiqué que malgré la participation massive de la femme aux mouvements de protestation qui ont abouti à la chute du régime de Ben Ali des voix se sont élevées pour remettre en cause les droits des femmes.
Mme Chekir a aussi évoqué les différentes expériences de parité dans le monde citant les pays scandinaves, européens ou encore la récente expérience marocaine avec l’inscription du principe de partié dans la constitution.
Proposant un bilan de l’expérience de la parité en Tunisie, Mme Chekir a indiqué que cette expérience a été une réussite d’un point de vue juridique dans la mesure où toutes les dispositions prévues dans le décret-loi électoral ont été respectées mais qu’il s’agit d’un échec sur le plan politique puisque la femme n’a été tête de liste que pour 7% des listes des partis, 3% des listes indépendantes et 35% pour les listes des coalitions.
Le principe de parité a abouti à l’élection de 64 femmes parmi les 217 membres de l’Assemblée Constituante. “Cette expérience a relativement réussi dans la mesure où elle a permis à la femme de participer aux campagnes électorales et d’exercer l’action politique sur terrain », a- t-elle encore expliqué.
De son côté, Yamina Zoghlami du groupe Ennahdha, a affirmé que son parti “appui le principe de parité dans les instances représentatives ainsi que le principe de l’inscription des droits des femmes dans le chapitre droits et libertés de la Constitution”, a-t-elle dit.
De son côté, Nadia Chaabane du groupe démocratique a souligné que la représentativité de la femme dans la vie politique est très faible citant la composition du dernier gouvernement où on ne trouve qu’une seule femme ministre.
“Il est impératif de prévoir un article dans la Constitution garantissant les droits des femmes et le contrôle de leur application”, a-t-elle dit, appelant la société civile à œuvrer en vue de sensibiliser l’opinion publique à la question de la parité et pour créer une force de pression féminine au sein de l’Assemblée. WMC/TAP