Selon une récente étude menée par le cabinet d’Audit et de Conseil d’Entreprises, Ernst & Young, auprès d’une centaine d’entreprises tunisiennes, les patrons enquêtés estiment qu’ils sont très inquiets sur le court terme mais confiants sur le moyen et le long termes.
Les résultats de cette étude, intitulée «baromètres entreprises» ont été présentés au public et à la presse par le directeur général d’Ernst & Young, Noureddine Hajji, en marge de la réunion de l’assemblée générale de l’association “Action et Développement Solidaire (ADS).
En voici l’essentiel.
L’étude a concerné les entreprises les plus dynamiques en Tunisie. Celles-ci évoluent principalement dans l’industrie et les services.
Pour M. Hajji, l’étude a eu le mérite d’identifier la principale préoccupation des industriels et des prestataires de services sur le court terme. Les patrons sondés ont fait état de leur forte inquiétude de l’environnement des affaires qui prévaut actuellement dans le pays.
Concrètement, ces derniers déplorent le manque de visibilité (absence d’agenda politique clair et validé…) et la détérioration de l’image du site Tunisie à l’étranger. Cette détérioration est perceptible, aux yeux de Noureddine Hajji, à travers les dégradations successives de la notation souveraine du pays par les agences de rating international.
Conséquence: les patrons sont pessimistes. «Les deux tiers des sondés pensent que la conjoncture économique va évoluer défavorablement dans les prochains mois», a relevé M. Hajji.
Paradoxalement, et toujours d’après les conclusions de Noureddine Hajji, 70% des enquêtés interrogés croient fermement en la survie de leurs entreprises et en leur capacité d’adaptation, une fois la situation stabilisée.
Moralité: ils demeurent confiants quant à l’avenir de leurs entreprises, affirmant que ces dernières restent solides face aux difficultés. «Toutefois, ils n’ont pas l’intention d’investir, pour le moment, surtout pas dans les régions intérieures en raison de l’insécurité qui y sévit, avec, en revanche, une certaine tendance à investir à l’étranger», estime M. Hajji.
Quant aux solutions, ils sont unanimes pour avancer que la solution est du ressort des politiques (partis au pouvoir et opposition) et que c’est à eux de parvenir à un consensus salutaire et de faire preuve de sagesse pour faire évoluer la transition démocratique vers des élections générales transparentes et sincères.
Par delà les révélations de cette étude, il faut reconnaître que rien n’est plus handicapant pour l’entreprise qu’un environnement instable et insécurisé. Mais cette donne est vraie pour les entreprises off-shore, voire étrangères et non pour les entreprises locales lesquelles ont une dette envers le pays d’autant plus qu’elles n’ont pu voir le jour que grâce aux incitations fiscales et financières et de l’Etat.
Nous pensons au final que même d’un point de vue purement business, les industriels, prestataires de services et investisseurs agricoles tunisiens, de par leur attentisme et tergiversations qui ont trop duré, d’ailleurs, sont en train de rater les meilleures opportunités d’affaires, particulièrement dans les régions de l’ouest. La règle étant que celui qui ne risque rien n’a rien.
A bon entendeur.