“Plus de 100 millions de travailleurs sont engagés pour accomplir des tâches domestiques dans le monde. Ils sont chargés de nettoyer, cuisiner, faire la lessive, s’occuper des enfants et des personnes âgées et bien d’autres tâches. Leur travail est sous-évalué, sous-payé, invisible et non reconnu ni respecté. La majorité des travailleurs domestiques sont des femmes (82%), dont un grand nombre sont des migrants ou des enfants”.
C’est ce qui ressort d’un débat intitulé “Stop à l’esclavage moderne : les travailleurs domestiques vers un travail décent”, tenu jeudi 28 mars dans le cadre de la 12ème édition du FSM 2013.
Le débat a pour objectif de tirer la sonnette d’alarme sur les conditions inhumaines dans lesquelles travaillent des milliers de travailleurs domestiques dans le monde.
Le secrétaire général de la Fédération générale de l’alimentation, du tourisme, du commerce et de l’artisanat relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Habib Rajeb, a affirmé à l’agence TAP que le message qu’ils veulent faire parvenir à l’occasion du FSM est d’appliquer, en Tunisie, les dispositions de la convention internationale du travail n 189, garantissant les droits des travailleurs domestiques dont le droit à la sécurité sociale, la réduction des heures du travail, le respect au travail et la lutte contre toute forme de discrimination ou de harcèlement.
A noter que la convention n189 a été adoptée, en juin 2011 par l’organisation internationale du travail (OIT). Elle reconnaît le droit des travailleurs domestiques à créer un syndicat. Elle leur garantit, en outre, le droit à un salaire minimum dans les pays où un tel salaire existe, assure un salaire mensuels ainsi que l’accès à la sécurité sociale, notamment en cas de maternité.
La convention accorde aussi aux travailleurs domestiques un jour de congé par semaine et régule leurs horaires de travail. Elle reconnaît le travail domestique au même titre que n’importe quel autre travail et assure que les travailleurs domestiques soient traités comme tout autre travailleur dans le cadre de la législation du travail.
Selon M. Rajeb, le FSM est un cadre propice pour adresser aux organisations mondiales, notamment, l’OIT des revendications sur le respect des catégories marginalisées en vue de leur garantir le droit à une vie digne.
Plusieurs syndicats étrangers (Brésil, Afrique du sud, France, Italie) ont pris part à cette rencontre. Ils ont appelé à mettre fin aux mauvais traitements infligés aux travailleurs domestiques ainsi qu’à l’exploitation et à toutes formes d’abus dont ils sont victimes et dont les auteurs restent généralement impunis.
La représentante du syndicat brésilien des travailleurs domestiques a précisé que ce syndicat a été fondé au Brésil en 1936 pour défendre près de 7 millions de travailleurs domestiques, particulièrement des femmes.
Les participants ont appelé, notamment, à améliorer les conditions de travail des femmes, notamment des travailleuses domestiques qui souffrent le plus de discrimination et de violations des droits humains pour une société plus juste et plus égalitaire et en vue de mettre fin à cette nouvelle forme d’esclavage.
WMC / TAP