La Bourse de Paris attend la BCE et l’emploi aux USA pour se relancer

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à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[30/03/2013 11:25:12] PARIS (AFP) Déstabilisée par le sauvetage de Chypre et l’impasse politique en Italie, la Bourse de Paris espère trouver du soutien après un long week-end de Pâques dans une réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis.

Sur la semaine écoulée, l’indice CAC 40 a perdu 1,03% pour terminer vendredi à 3.731,42 points. Depuis le début de l’année, ses gains sont ramenés à 2,48%.

La semaine est écourtée sur le marché parisien, puisqu’il sera fermé vendredi pour ne rouvrir que mardi prochain, en raison de la trêve pascale.

Cette pause est la bienvenue pour les investisseurs, aux prises avec des craintes persistantes sur la zone euro.

“Les marchés actions résistent plutôt bien malgré toutes ces inquiétudes”, relève toutefois Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC, pour qui Chypre laissera des traces.

Le sauvetage de Chypre, conclu à l’arraché le week-end dernier à Bruxelles, est loin d’avoir soulagé les marchés, qui très vite se sont interrogés sur les répercussions qu’il pourrait avoir sur le système financier de la zone euro.

L’aide se traduit par une restructuration en profondeur des banques du pays, qui ont rouvert leur porte dans le calme jeudi, après l’adoption d’une série de restrictions inédites en zone euro pour éviter une fuite des capitaux.

“L’Europe semble toujours engluée dans ses problèmes et ses incohérences. La crise chypriote a dévoilé les écarts entre les stratégies des pays et les outils à leur disposition pour les mettre en oeuvre”, remarquent les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.

Les craintes ont été alimentées par les déclarations du président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, qui est revenu sur ses propos après avoir évoqué la possibilité de reproduire ailleurs en zone euro la méthode utilisée à Chypre.

“Peu de personnes auront un désaccord sur le principe, mais le moment où les déclarations sont tenues, ainsi que le manque de nuances (…) ont causé de sérieux dommages et de l’incertitude sur un marché fragile”, remarque Erik Nielsen, chef économiste chez Unicredit.

Au total, “l’absence de ligne directrice claire dans la politique européenne inquiète alors que l’Italie et l’Espagne sont toujours dans la tourmente et que la croissance ne revient pas”, selon Crédit Mutuel-CIC.

Pour les analystes du gérant Robeco, les investisseurs vont désormais regarder de plus près l’Italie, alors que le pays a déçu cette semaine lors d’un emprunt de moyen et long terme qui a suscité peu d’enthousiasme.

“L’instabilité politique en Italie pourrait inquiéter les marchés financiers”, selon eux. Le chef de la gauche, Pier Luigi Bersani, doit rencontrer rapidement le président de la République Giorgio Napolitano, afin de tenter de former un gouvernement.

En dehors de l’actualité politique, le marché surveillera en zone euro de nombreux indicateurs, notamment sur le chômage et l’activité industrielle, alors que l’Espagne va procéder jeudi à un emprunt de moyen et long terme.

Le grand rendez-vous reste la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, suivie de la conférence de presse traditionnelle de son président Mario Draghi.

“La BCE ne devrait pas toucher à ses taux mais son discours peut être un peu apaisant. Elle pourrait également ne pas être beaucoup plus optimiste sur l’économie, ce qui peut laisser penser à une future baisse des taux”, explique M. Mourier.

Aux Etats-Unis, la semaine s’annonce également riche en indicateurs, même si les marchés européens ont peu réagi aux récents chiffres macroéconomiques dans le pays et au fait que la Bourse de New York évolue à des sommets historiques.

Le marché guettera principalement l’emploi dans le pays pour le mois de mars, dont les chiffres sont attendus vendredi.

“Le rapport sur l’emploi va faire réagir les marchés d’autant que la banque centrale américaine fonde une partie de sa politique monétaire sur ces chiffres”, selon M. Mourier.

Euronext (CAC 40)