Qu’ont
en commun Cheikh Mohamed Kameleddine Djait et Ahmed Lahbib Djellouli? Ils ont
tous deux fait don de leur ou d’un partie de leur bibliothèque à la Bibliothèque
Nationale Tunisienne. Un acte encore rare dans notre pays qui ne ressemble
qu’aux hommes d’exception.
Cheikh Kameleddine Djaït (né en 1922), ancien Moudaress à la Grande Mosquée et à
la Faculté Ezzitouna
de théologie et des sciences religieuses et ancien Mufti de
la République (1998 – 2008) a fait don, de son vivant, de la totalité de sa
bibliothèque à la Bibliothèque nationale. Cheik Kamel a voulu, par cette
donation, faire profiter les chercheurs des trésors de sa bibliothèque
constituée de rares manuscrits et de livres imprimés, ainsi que de plusieurs
autres documents, revues journaux…
C’est pour le deuxième anniversaire de la mort de Sid Ahmed Djellouli que la
famille, héritière d’une longue tradition de familles tunisoises, a décidé de
faire don d’une partie de sa bibliothèque. Figure emblématique de la Médina dont
il était un des derniers garants de la mémoire mais aussi du raffinement d’un
art de vivre quasiment disparu, Sid Ahmed Djellouli était une encyclopédie
vivante. Certains se laissent aller à cette présentation de lui: «Il était la
mémoire vivante de la Tunisie beylicale et moderne. Bien plus que l’héritier des
bonnes traditions et des histoires familiales, il était le dernier rempart
contre la table rase d’une historiographie tunisienne pressée».
Cavalier exceptionnel, Ahmed Jelloui possédait une collection de selles
exceptionnelles qui a attisé le regard des plus grands de ce monde, et son
palais de la médina était une escale obligée aux invités de marque de la
Tunisie.