Malaisie : Karex, leader du préservatif, emblème de la libération sexuelle en Asie

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écutif de Karex Industries, le 22 janvier 2013 à Pontian, dans le sud de la Malaisie (Photo : Saeed Khan)

[01/04/2013 06:53:58] PONTIAN (Malaisie) (AFP) Dans la très conservatrice Malaisie, une petite entreprise familiale de caoutchouc est devenue le numéro un mondial des péservatifs, une “success story” emblématique du boom du marché en Asie.

Saveurs raisin ou fraise, en forme de missiles ou “baggy”, à rayures ou multicolores: les préservatifs étalés sur le bureau de Goh Miah Kiat ne sont guère le genre de produits qu’on trouve dans une entreprise familiale basée dans une zone rurale d’un pays à majorité musulmane.

Les ancêtres de M. Goh, directeur exécutif de Karex Industries, ont immigré de Chine dans les années 1920. Son arrière-grand-père avait ouvert une épicerie au milieu d’une plantation d’hévéas dans le sud de la Malaisie.

La famille a par la suite planté ses propres arbres à caoutchouc et ouvert Karex en 1988. Un an plus tard, la société produisait ses premiers préservatifs.

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ée de Karex effectue des tests sur des préservatifs, le 22 janvier 2013 à à Pontian, dans le sud de la Malaisie (Photo : Saeed Khan)

Aujourd’hui, l’entreprise se targue d’être le premier fabricant mondial en termes de volume, avec trois milliards de préservatifs par an exportés dans plus de cent pays.

Carex – la marque développée par Karex – détient 15% environ du marché mondial, selon les experts, devant Durex, du britannique Reckitt Benckiser, et Trojan, de l’américain Church & Dwight. Durex et Trojan totalisent environ 25% du marché.

Et l’entreprise malaisienne, méconnue par rapport aux géants Durex et Trojan, ne veut pas s’arrêter en si bon chemin: elle prévoit de doubler sa production en faisant son entrée à la Bourse de Kuala Lumpur, pour un montant et à une date non encore fixés.

“Nous profitons d’une hausse de la demande”, explique M. Goh depuis son usine implantée dans le bourg endormi de Pontian (sud).

Selon les prévisions sectorielles, le marché mondial devrait atteindre 4,6 milliards d’euros en 2015, soit 27 milliards de préservatifs vendus, contre 20 en 2012.

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ées de Karex effectuent des tests sur des préservatifs, le 22 janvier 2013 à à Pontian, dans le sud de la Malaisie (Photo : Saeed Khan)

“C’est une industrie qui ne souffre pas de la crise”, résume M. Goh. “Avec des taux de croissance d’environ 8% l’an, on est là pour rester”.

La moitié environ de la production est achetée par des gouvernements ou des agences internationales de lutte contre le sida.

La Chine bénéficie de la plus forte croissance, non seulement en raison d’une accélération des efforts anti-sida mais également à la faveur d’une libéralisation des moeurs.

1,1 milliard de préservatifs sont distribués gratuitement chaque année dans le pays.

Comme ailleurs, les jeunes Asiatiques ont des relations sexuelles plus tôt et sont plus sensibles au message de prévention que leurs aînés, explique Wei Siang Yu, sexologue singapourien.

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écutif de Karex Industries, le 22 janvier 2013 à Pontian, dans le sud de la Malaisie (Photo : Saeed Khan)

Le phénomène est notable sur l’ensemble du continent, et même dans les très catholiques et très conservatrices Philippines, où a été adoptée en janvier une loi encore inimaginable il y a peu, qui exige des centres de santé publics qu’ils fournissent gratuitement des préservatifs.

Mais les tabous perdurent et le préservatif reste souvent associé en Asie aux “travailleurs du sexe”, ajoute-t-il. “Beaucoup d’Asiatiques estiment que l’intimité ne peut avoir lieu que sans préservatif”, estime-t-il.