La
Tunisie est à la recherche d’un modèle alternatif de transition sociale,
économique et démocratique, et réfléchit aux moyens à même de mettre en place ce
nouveau modèle de développement, a avancé
Moncef Marzouki, le président de la
République provisoire.
Lors de son intervention à l’ouverture d’une cérémonie, organisée samedi dernier
à Carthage, en l’honneur des membres du Conseil international du Forum social
mondial (FSM), il a affirmé que cette édition 2013, qui «s’est tenue pour la
première fois en Tunisie, du 26 au 30 mars 2013, s’est voulue un vrai
brainstorming mondial pour trouver ces nouveaux modèles de développement, dont
la Tunisie a vraiment besoin».
M. Marzouki ajoutera qu’«une démocratie sans enracinement dans le développement
économique et sociale ne peut être qu’un jeu pour les élites, lequel jeu, s’il
est découplé des réalités économiques et sociales, ne peut que conduire au
retour de la dictature», a expliqué M. Marzouki. Selon lui, «la Tunisie est un
laboratoire de recherche d’une démocratie au profit du développement et d’un
développement au profit de la démocratie».
Le président de la République a souligné que près d’un millier d’associations
tunisiennes et étrangères de différentes idéologies ont participé à ce travail
collectif de réflexion sur ce nouveau modèle de développement.
Pour Gustave Massiah, économiste et membre du conseil international du
FSM, «un
modèle alternatif est un modèle qui permet de construire l’économie et le social
sur l’accès au droit pour tous et non pas seulement sur l’importance et
l’intérêt des investissements, préconisés par le modèle néolibéral», alors qu’il
intervenait lors d’une conférence organisée ce samedi par le département
économique et social de la présidence de la république sur le thème «quel modèle
alternatif de transition sociale, écologique et démocratique».
Il a indiqué qu’un modèle alternatif permet de prendre des mesures immédiates
pour répondre aux problèmes socio-économiques urgents d’une économie, tout en
permettant d’ouvrir la voie à des mesures structurelles de moyen et long termes.
Et d’expliquer que «ce n’est pas en répondant à l’urgence qu’on transforme
fondamentalement une situation».
A cet effet, précise encore l’expert, il y a lieu de se focaliser sur plusieurs
questions, telles que proposées par les éditions précédentes du FSM, dont
notamment, les biens communs, l’accès au droit pour tous, le bien être, la
culture environnementale, la régulation citoyenne au lieu de la régulation
publique, la démocratisation de la démocratie, la liberté de circulation des
personnes et la souveraineté alimentaire. Selon cet expert altermondialiste, il
existe différents indicateurs qui révèlent l’intention d’un gouvernement donné
de sortir du néolibéralisme. Il s’agit essentiellement des politiques menées en
termes d’endettement, de redistribution des richesses, de transferts sociaux, de
réformes agraires et de contrôle financier à travers la création d’un fonds
d’investissement public
WMC/TAP