Tunisie – FSM : L’environnement souffre toujours des émissions de CO2

Par : TAP

Le marché carbone, système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de
serre (CO2), “est une vraie catastrophe écologique” qui n’a pas permis de
réduire les émissions de CO2, principal objectif qui lui est assigné, a estimé
Maxime Combes, membre d’un réseau international de lutte contre la
financiarisation de la nature.

Le fonctionnement du marché carbone consiste à faire payer par des émetteurs de
gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique, le coût de la
nuisance pour le climat que constituent leurs émissions, selon le principe
pollueur-payeur.

Ce système, mis en place, depuis 7 ans, a non seulement dégénéré la situation
écologique mais également favorisé les fraudes fiscales des entreprises
polluantes, principal acteur sur ce marché, et ce, en raison de l’absence de
régulation publique, a-t-il soutenu, lors d’un atelier organisé récemment sur le
thème: «marchandisation de la nature», en marge du Forum social mondial (FSM).

L’atelier se proposait de déconstruire l’idée selon laquelle ces systèmes de
financiarisation de la nature pourraient résoudre les problèmes environnementaux
auxquels l’humanité fait face actuellement, selon cet expert altermondialiste.
La financiarisation de la nature consiste à donner un prix aux différentes
composantes de la nature (eau, carbone, biodiversité) et à confier leur gestion
et préservation au marché et au secteur privé, a fait savoir M. Combes.

Il a indiqué que ce système, qui représente un effet d’aubaine pour les
entreprises, vu ses enjeux lucratifs, n’a permis en rien de répondre aux enjeux
climatiques. L’expert a recommandé, à cet effet, de confier la gestion et la
préservation des biens communs de l’humanité (eau, énergie, biodiversité…) à
des décisions démocratiques et aux populations locales plutôt que de les confier
aux multinationales et aux marchés. «On n’a pas à attendre des marchés ou
multinationales pour décider d’exploiter telle ou telle ressource, on doit
confier çela à la démocratie et aux citoyens, seuls à même de gérer au mieux
leurs ressources», a-t-il avancé.

En se référant à des résultats d’études, menées sur ce sujet, l’expert a indiqué
que pour faire face aux changements climatiques, par exemple, il ne faut pas
exploiter, d’ici 2050, plus d’un tiers des ressources énergétiques fossiles déjà
existantes dans le sol. «Si on consomme plus on va aller vers le dérèglement
climatique», a-t-il prévenu.

Pour ce qui est des forêts, il a recommandé de confier leur gestion à la
population forestière et non à des institutions extérieures.

WMC/TAP