«Il est vrai que la BCT ne doit pas être la vache à traire pour les banques qui ont besoin de liquidités mais il est d’autant plus vrai que dès que nous avons pu redresser la barre pour ce qui est des excès en matière d’accords de prêts à la consommation, nous avons de nouveau baissé un peu la garde en élevant légèrement le taux d’intérêt. C’est normal, l’argent a son coût et les banques doivent apprendre à bien manager leurs capitaux pour éviter des erreurs néfastes qui se répercuteront sur tout le monde».
La déclaration est de Chedly Ayari, gouverneur de la BCT, lors d’une conférence de presse organisée lundi 1er avril et la relance des prêts à la consommation n’est pas un poisson d’avril… Elle s’explique par le fait que l’on a pu revoir à la baisse le taux des prêts en question qui a augmenté de 29% durant les 9 premiers mois de 2012 pour atteindre les 8,3 milliards de dinars alors qu’en 2011, ils étaient tout juste de 6,4 milliards de dinars. Il faut dire qu’inflation aidant, le pays a vécu une frénésie sans pareille en matière de prêts. «Nous voulions circonscrire le déficit commercial et l’inflation. Depuis 6 mois que la décision a été prise de limiter les prêts à la consommation, nous avons remarqué une certaine stabilisation et une amélioration visible. Tout comme nous observons aujourd’hui une reprise relative de l’investissement et nous ambitionnons une croissance positive».
Seul problème est l’épargne qui a reculé de 23% en 2010 à 16% en 2012 ce qui exprime des besoins plus élevées de la population des épargnants mais également un manque de confiance auquel devrait pallier au plus tôt l’Etat et les structures bancaires. Nous avons d’ailleurs pris décision d’élever la rémunération sur l’épargne pour encourager encore plus les déposants. «Une autre bonne nouvelle, juste après la révolution, près de 1,200 milliard de dinars ont été retirés des banques tunisiennes, ces montants ont tous été renfloués dans le secteur bancaire».
Dans 6 mois, si la tendance de stabilisation des prêts à la consommation se poursuit, toutes les réserves seront levées à leur propos.
Nous y reviendrons.